Fraude sur des voitures de luxe : Ernst & Young dit avoir été «roulé» par SS Motor Point

23 août 2013

23 août 2013, 18:10

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Fraude sur des voitures de luxe : Ernst & Young dit avoir été «roulé» par SS Motor Point

SS Motor Point proposait des offres alléchantes. C’est pour cela que Gérald Lincoln, le patron d’Ernst & Young, a profité de l’occasion pour faire l’acquisition d’une Porsche Cayenne, d’une Range Rover Evoque et d’une BMW X3. Toutefois, ce dernier dit «avoir été roulé» par Dhaneshwar Toolsee, directeur de ladite société.

Il est indigné. «On a acheté des véhicules neufs à SS Motorpoint car elle proposait des prix intéressants. On avait un fixed price contract. Au final, on a payé plus car les autorités refusaient de les dédouaner, les véhicules ayant été sous-facturés. Rien que pour ma Cayenne, on a dû débourser Rs 1 million», explique Gérald Lincoln. Et d’ajouter que «ces véhicules nous ont coûté presque le même prix du marché, pour ne pas dire plus cher». Le patron d’Ernst & Young souligne, par ailleurs, qu’il n’a utilisé aucun subterfuge sous le Returning Resident Scheme. En fait, les sous-facturations de SS Motor Point ont été portées à la connaissance de la Mauritius Revenue Authority (MRA) par l’association des concessionnaires de véhicules neufs, la Motor Vehicles Dealers Association (MVDA), qui s’estimait victime d’une concurrence déloyale.

La MVDA a assigné la MRA en justice, lui demandant de faire respecter la loi, tout en soutenant que ces voitures notamment, sont des véhicules de seconde main, car elles ont été enregistrées en Angleterre. Surtout dans le cas de la Range Rover Evoque. Une lettre du constructeur automobile Land Rover a d’ailleurs été versée au dossier, afin de signaler qu’aucun certificat d’émission de CO2 n’avait été émis pour ce véhicule.

Les déclarations de Gérald Lincoln viennent en fait ajouter de l’eau au moulin de la MRA. Celle-ci enquête sur SS Motorpoint pour fraude douanière et pour avoir acquis au moins huit véhicules en contournant le «Returning Resident Scheme». Dhaneshwar Toolsee est déjà sous le coup d’une accusation de complot en vue d’escroquer l’État dans l’affaire de la Mercedes SLS 63 AMG d’Ashish Kumar Seebarrun, dont l’industriel Thierry Lagesse serait le vrai propriétaire. Ce dernier dit n’en être qu’un utilisateur «épisodique». Il devrait rentrer au pays à la fin du mois pour donner sa version des faits dans le cadre de cette affaire. «Elle proposait des prix intéressants.»