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François Hollande lance le troisième Plan cancer

4 février 2014, 17:45

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François Hollande lance le troisième Plan cancer

François Hollande a lancé mardi le troisième Plan cancer, un programme pour 2014-2019 doté de 1,5 milliard d’euros qui met l’accent sur la lutte contre les inégalités face à la maladie et le traitement de cancers évitables comme ceux liés au tabac.

 

L’enveloppe, équivalente à celle allouée au plan précédent, finance pour moitié des mesures nouvelles (730 millions d’euros) favorisant la recherche, la prévention et l’aide aux malades.

 

Avec près de 150.000 décès par an, le cancer est la première cause de mortalité en France, où quelque 350.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Plus de la moitié des malades guérissent, mais le nombre de nouveaux cas ne cesse d’augmenter.

 

La maladie coûte 14 milliards d’euros par an à la société.

 

«Le cancer est l’une des grandes causes qui fédèrent», a dit François Hollande dans un discours à la Mutualité, à Paris.

 

Le président a dit son ambition de «donner les mêmes chances à tous, partout en France, pour guérir», à l’heure où «le risque de mourir d’un cancer entre 30 et 65 ans est deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres».

 

Alors que le cancer du poumon reste le plus meurtrier, le chef de l’Etat a donné priorité à la lutte contre le tabac après l’échec des précédentes campagnes de prévention.

 

Le précédent plan prévoyait de faire passer la part de fumeurs réguliers de 30 % à 20 %. Elle est finalement de 33 %, malgré la hausse continue du prix du paquet de cigarettes (80 centimes depuis 18 mois) en France, désormais le pays plus cher d’Europe occidentale.

 

Face à ce constat, le président de la République a demandé à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, d’élaborer avant l’été un «programme national de réduction du tabagisme».

 

La hausse des prix sera poursuivie, a-t-il annoncé, et les recettes supplémentaires abonderont un fonds dédié à la lutte contre le cancer.

 

Une campagne ciblera les adolescents, à qui il sera rappelé qu’un jeune sur deux qui fume à l’âge de 17 ans mourra avant ses 60 ans. «Cette phrase doit être répétée partout, et à tous», a dit François Hollande, rappelant que «le tabac détruit en 15 jours ce que la route, hélas, décime en une année».

 

Le forfait annuel pour aider à lâcher la cigarette, passé de 50 à 150 euros pour les moins de 25 ans, s’ouvrira en 2015 aux 25-30 ans, aux bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) et aux malades du cancer.

 

Les autorités veulent aussi intensifier la lutte contre la vente de tabac aux mineurs et le commerce sur internet.

 

Le plan, dont la réduction des inégalités constitue le fil rouge, veut réduire de moitié les cancers «évitables» liés au tabac, à l’alcool, à l’obésité ou au travail.

 

Il prévoit par exemple de généraliser l’accès à l’Imagerie par résonance magnétique (IRM) et de diminuer de 27 à 20 jours le temps moyen d’attente «où que l’on réside». Quinze millions d’euros seront affectés aux régions sous-équipées.

 

Le dépistage du cancer du col de l’utérus, le seul pour lequel il existe un vaccin, sera généralisé. Le plan prévoit le doublement de couverture vaccinale d’ici cinq ans.

 

Pour faciliter la parcours de santé du patient, qui passe de moins en moins de temps à l’hôpital, un «dossier communiquant de cancérologie» sera créé. «Fin 2015, tous les patients en disposeront», a précisé François Hollande.

 

Pour favoriser la recherche, l’Etat prévoit de doubler en cinq ans, de 25.000 à 50.000, le nombre des essais cliniques, en y incluant l’Outre-mer. Des essais thérapeutiques seront aussi effectués sur les cancers des enfants.

 

Un volet du plan concerne les anciens malades qui ont des difficultés à contracter des prêts bancaires ou des assurances. Un «droit à l’oubli» sera ainsi accordé aux personnes ayant vaincu la maladie tôt dans leur vie ou ayant guéri d’une forme de cancer à faible récidive.

 

Le monde de l’entreprise est aussi concerné, alors que 30 % des personnes atteintes de cancer depuis deux ans ont été licenciées ou contraintes de quitter leur travail.

 

Des revenus de remplacement sont aujourd’hui garantis pour les salariés employés en contrat à durée indéterminée ou à temps partiels, travaillant plus de 200 heures pas trimestre. Au premier janvier 2015, le seuil de déclenchement des indemnités sera abaissé à 150 heures.