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France : le Président Sarkozy effectue un remaniement ministériel

28 février 2011, 00:00

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Alain Juppé au Quai d''''Orsay, Gérard Longuet à la Défense et Claude Guéant place Beauvau. Nicolas Sarkozy a tenu dans, la soirée du dimanche 27 février, à annoncer lui-même un remaniement portant sur trois ministères régaliens, lors d''une allocution radiotélévisée. Michèle Alliot-Marie, victime de la polémique sur ses vacances en Tunisie, et Brice Hortefeux sortent du gouvernement.

"Alain Juppé, ancien Premier ministre, homme d''expérience qui a déjà exercé ces fonctions avec une réussite unanimement reconnue sera Ministre des Affaires étrangères", a déclaré le chef de l''Etat lors de son intervention sur la "situation internationale".

Nicolas Sarkozy a expliqué avoir choisi Gérard Longuet, "lui aussi homme d''expérience" pour le remplacer à la tête du ministère de la Défense. Le président du groupe UMP au Sénat attendait un poste au gouvernement depuis le dernier remaniement de novembre 2010, au moment duquel il avait été pressenti, sans finalement être choisi, pour un poste ministériel.

Le secrétaire général de l''Elysée Claude Guéant succède de son côté à Brice Hortefeux. "J''ai souhaité (...) confier la responsabilité de ministre de l''Intérieur et de l''Immigration à Claude Guéant qui m''a accompagné depuis neuf ans dans toutes les responsabilités que j''ai exercées, en particulier au ministère de l''Intérieur dont il connaît tous les rouages et dont il a occupé tous les postes de responsabilité", a souligné le chef de l''Etat.

"Ainsi les fonctions régaliennes de l''Etat se trouveront-elles préparées à affronter les événements à venir dont nul ne peut prévoir le déroulement", a-t-il expliqué, après avoir évoqué au début de son allocution les révoltes qui secouent le monde arabe.

Si ce quatrième remaniement en moins d''un an ne concerne que trois ministères, il s''agit de postes-clés qui, dans l''esprit du chef de l''Etat, auront un rôle important à jouer en vue de l''élection présidentielle de 2012.

S''adressant directement aux Français, le président a ainsi argumenté: "pour obtenir les résultats que vous attendez et que nous obtiendrons, je me dois de ne faire prévaloir aucune autre considération que le souci de l''efficacité et de l''intérêt général dans le choix de ceux auxquels sont confiées les plus hautes responsabilités de l''Etat".

Comme attendu, Michèle Alliot-Marie a fait les frais de la polémique sur ses vacances tunisiennes. Dénonçant une "cabale", la ministre des Affaires étrangères a finalement remis dimanche sa lettre de démission en mains propres au président de la République, "bien qu''ayant le sentiment de n''avoir commis aucun manquement".

Première femme nommée à la tête de la diplomatie française lors du remaniement du 14 novembre dernier, celle qui a dirigé quatre ministères régaliens, n''aura passé qu''un peu plus de trois mois au Quai d''Orsay.

"C''est mon devoir de prendre les décisions qui s''imposent quand les circonstances l''exigent", a déclaré Nicolas Sarkozy lors de son allocution, sans jamais citer le nom de Michèle Alliot-Marie.

A noter que le compagnon de la ministre, Patrick Ollier -qui a reconnu avoir aussi été du voyage en Tunisie- reste ministre chargé des Relations avec le Parlement.

De son côté, Brice Hortefeux paye sans doute ses dérapages, ses condamnations et des résultats peu convaincants à la tête du ministère de l''Intérieur depuis juin 2009.

Depuis son entrée au gouvernement en 2007, ce fidèle du chef de l''Etat a en effet été condamné à deux reprises.
"Ce ne sont pas sept minutes de discours qui vont faire oublier des semaines de cafouillage", a réagi sur France-2 le socialiste Laurent Fabius, soulignant également "la démission-limogeage de M. Hortefeux, parce que la politique de sécurité échoue, parce qu''il y a des condamnations pénales". L''ancien Premier ministre a dénoncé l''"échec complet" du gouvernement en politique étrangère et de sécurité.

"Il y a une vraie improvisation de la part de Nicolas Sarkozy", qui sonne comme un "aveu d''échec", un "sauve-qui-peut opportuniste", a jugé le chef de file des députés PS Jean-Marc Ayrault. "Ce qui est révélé par l''attitude de Mme Alliot-Marie, c''est la crise de la politique étrangère de la France que conduit Nicolas Sarkozy, c''est l''image de la France qui est dégradée dans le monde", a-t-il déclaré sur France-Info.

Ce remaniement ministériel est "l''aveu d''un échec patent de la politique nationale et internationale menée depuis quatre ans à la tête du pays", estime de son côté Roland Muzeau, porte-parole des députés communistes, dans un communiqué. "Contraint de se débarrasser du fardeau Alliot-Marie, le président de la République n''entend visiblement pas pourtant changer de cap. Après avoir dégradé comme jamais l''image de la France en réduisant notre diplomatie à un chapelet d''oukases, Nicolas Sarkozy semble préoccupé d''abord par l''éventuelle arrivée sur le sol français de nouveaux immigrants venus des pays arabes", déplore-t-il.

L''intervention présidentielle "n''est vraiment pas à la hauteur des événements. L''affaire était entendue! Michèle Alliot Marie était devenue un boulet!", a réagi Jean-Louis Roulégas, porte-parole d''Europe Ecologie-Les Verts. "Le jeu de chaise musicale du gouvernement ne change rien, une fois de plus", ajoute-t-il dans un communiqué.