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France-"DSK" renvoyé en correctionnelle pour proxénétisme

27 juillet 2013, 07:22

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France-"DSK" renvoyé en correctionnelle pour proxénétisme

Dominique Strauss-Kahn a été renvoyé vendredi en correctionnelle pour "proxénétisme aggravé en réunion" dans l'affaire dite du Carlton, une décision contraire aux réquisitions du parquet qui avait requis un non-lieu pour l'ancien directeur général du FMI.

 

Les juges d'instruction ont toutefois abandonné la circonstance aggravante de la bande organisée, qui aurait pu le renvoyer devant une cour d'assises, a déclaré à Reuters le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre.

 

L'ancien directeur général du Fonds monétaire international n'est pas non plus renvoyé pour association de malfaiteurs, un chef d'accusation d'abord envisagé par les juges, a-t-il ajouté.

 

Il encourt dix ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende au terme du procès qui pourrait se tenir dans environ un an.

 

Ses défenseurs, qui considèrent que le dossier est vide, n'ont pas caché leur amertume, soulignant les positions contradictoires du parquet et des juges.

 

"Nous verrons tout cela publiquement devant le tribunal correctionnel et tout le monde pourra se rendre compte qu'il n'y a rien dans ce dossier", a dit à Reuters Henri Leclerc, l'un des avocats de Dominique Strauss-Kahn, âgé de 64 ans.

 

Richard Malka, autre défenseur de "DSK", a estimé qu'on était "davantage dans l'idéologie" et "dans une décision qui relève d'une appréciation très personnelle", que dans le droit.

 

"Ça pose une fois de plus la question de l'instruction dans notre pays. On n'est pas sur des textes de droit, on est dans l'idéologie. On renvoie quelqu'un pour n'importe quoi, dans des conditions juridiques absurdes", a-t-il dit sur BFM-TV.

 

"ACHARNEMENT"

Frédérique Baulieu, sa troisième avocate, a dénoncé sur la même chaîne "l'acharnement des magistrats instructeurs" qui sont "en train de se fourvoyer".

 

Le parquet de Lille avait estimé dans son réquisitoire que Dominique Strauss-Kahn avait été le principal bénéficiaire de soirées libertines avec des prostituées mais que cela n'en faisait pas pour autant un proxénète.

 

"DSK", qui a bénéficié d'un abandon des poursuites dans l'affaire du Sofitel de New York, avait été mis en examen en mars 2012 pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" dans cette affaire où 14 personnes ont été mises en examen.

 

Les enquêteurs ont cherché à déterminer s'il savait que les femmes rencontrées en Belgique, à Paris et à Washington étaient des prostituées, et s'il a pu être l'un des organisateurs des rendez-vous, ce qu'il a toujours démenti.

 

Les 14 mis en examen dans ce dossier, dont des entrepreneurs qui ont financé les parties fines et un policier de haut vol, sont aussi renvoyés devant le tribunal correctionnel, a indiqué le procureur de Lille.

 

"DSK" ÉTAIT RÉAPPARU EN PUBLIC

 

Parmi eux, 13 sont poursuivis pour proxénétisme aggravé en réunion, et certains également pour des faits d'escroquerie, recel d'escroquerie, abus de confiance et abus de biens sociaux. Le quatorzième est poursuivi pour complicité d'escroquerie et abus de confiance.

 

Les juges d'instruction, qui avaient communiqué le 13 mars le dossier au parquet, estiment que Dominique Strauss-Kahn savait qu'il rencontrait des prostituées rémunérées.

 

L'ancien directeur du FMI a toujours nié avoir eu connaissance qu'il s'agissait de prostituées, défendant son droit au libertinage entre adultes consentants.

 

Le 2 octobre, le parquet de Lille avait classé sans suite une enquête préliminaire pour viol sans dépôt de plainte de la part de prostituées présentes dans des soirées à Washington.

 

L'ancien "patron" du FMI avait amorcé récemment un retour à la vie publique, se montrant au tournoi de tennis de Roland Garros, en montant les marches du Festival de Cannes, en s'affichant avec sa nouvelle compagne et en étant auditionné au Sénat sur la crise financière.

 

Dans une interview accordée à CNN, "DSK" était revenu début juillet sur les "terribles" images de son arrestation à New York en mai 2011 où il a été accusé de viol par une femme de chambre de l'hôtel Sofitel avant de bénéficier le 10 décembre 2012 d'un abandon des poursuites à la suite d'un arrangement financier.

 

La plainte de Tristane Banon, une jeune romancière qui l'accusait de tentative de viol en 2003, avait été classée sans suite en France en octobre 2012 pour prescription, mais le parquet de Paris a estimé qu'il y a bien eu agression sexuelle.