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Football (MFA) : L’opposition réclame la démission en bloc du comité directeur

2 novembre 2012, 00:00

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Football (MFA) :  L’opposition réclame la démission en bloc du comité directeur

Le groupe de contestataires, comprenant environ dix-sept clubs, est monté au créneau, hier, en fin de matinée, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Labourdonnais, au Caudan.

Par la voix de son porte-parole désigné, Anwar Elahee, l’opposition demande le départ en bloc de tous les membres de l’actuel comité directeur de la Mauritius Football Association (MFA). Une multitude de griefs a été mise en avant pour soutenir sa requête.

Durant un peu plus d’une heure, le groupe dissident a fait le procès des dirigeants de la MFA, sur fond de l’affaire Allata. « Rien que pour ça, nous réclamons la démission en bloc de tous les membres de l’actuel comité directeur de la fédération.
Sans entrer dans les sphères politiques, la nomination de Pietro Allata comme directeur du Club M et puis sa révocation ont provoqué une polémique dont le football n’avait pas besoin », explique Anwar Elahee, qui trouve accablants certains éléments à ce sujet.

Le scandale Allata a été commenté en long et en large par Anwar Elahee, pour qui l’opposition se dissocie de la prise de position du président de la MFA concernant la controverse entre la fédération et le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) : « On ne cautionne pas la démarche de la MFA et de son président de polémiquer avec le MJS sur cette affaire, car le ministère reste un partenaire stratégique pour cette discipline. En rejetant le blâme sur le MJS, on se met à dos le gouvernement et ce n’est pas propice pour le progrès du football. »

Pour ce regroupement d’opposants au sein de la MFA, il y a trop d’éléments troublants dans le dossier Allata. « En général, c’est la MFA qui décide et avise le MJS de son choix. Comment se fait-il que la MFA parle de recommandations du MJS ? Cela veut dire que le président de la fédération ne contrôle plus rien. Qui plus est, l’empressement de la fédération à procurer à Pietro Allata une lettre de sa nomination le jour de son départ avec des nombreux va-et-vient entre la MFA et le MJS nous rend perplexe », martèle Anwar Elahee pour qui la lumière doit être faite au plus vite.

La démarche du président de la MFA dans cette affaire est vivement critiquée par l’opposition qui fait de Vinod Persunoo sa cible principale. « Concernant Pietro Allata, le président a pris des décisions sans passer par son comité directeur.

Maintenant, il vient dire qu’il n’était pas au courant des révélations faites au Parlement C’est un aveu de taille et inquiétant de la part du président qui paie pour l’amateurisme de la fédération », clame le chef de file du groupe des contestataires.

Plusieurs dossiers brûlants évoqués

L’opposition s’est, également, épanchée longuement sur plusieurs dossiers épineux. A commencer par les finances de la MFA. Et là, c’est Nazir Bowud qui a tiré à boulets rouges sur la fédération : « Il y a des éléments troublants qui interpellent dans les comptes. Nous ne comptons pas rester les bras croisés à ce sujet puisque la MFA est dans une impasse financière à cause d’une mauvaise gestion des comptes. »

Pour l’ancien trésorier de la MFA, les finances de la MFA ne sont pas claires et laissent dubitatifs plus d’un. « Les comptes sont au rouge. C’est un fait. Et que fait la fédération pour y remédier ? Le contraire d’une diminution des frais quand on voit que la masse salariale a augmenté de 37%, que des sommes importantes du FAP sont injectées dans le Goal Project 4 ou encore que le manque à gagner est énorme, sans oublier des dépenses faramineuses sans justifications précises », explique Nazir Bowud qui, en amont, fait mention de factures téléphoniques astronomiques du président de la fédération et aussi du paiement de ses dommages au comité régional de Grand-Port.

L’argent demeure le nerf de la guerre au sein de la MFA et Nazir Bowud estime que la non-convocation de l’Assemblée générale annuelle, avant le 30 septembre, comme le stipulent les nouveaux statuts de la fédération, résulte en un désordre dans les finances.

« J’ai demandé par écrit pourquoi l’Assemblée générale annuelle ne se fait pas. On m’a expliqué qu’elle se tiendra avant la fin de l’année. J’attends de pied ferme les comptes de la MFA. Et, selon nos informations, les comptes ne sont toujours pas audités », révèle le responsable du dossier trésorerie de l’opposition.

Les nouveaux statuts votés et promulgués depuis fin août de cette année ont été longuement commentés par les opposants de la direction de la MFA. « Il y a des statuts à respecter. On se demande pourquoi la direction de la fédération ne les applique pas. Des sous-comités ne sont même pas mis sur pied. Cela démontre l’incompétence de ceux qui dirigent notre football », fustige Mario Monty, l’un des membres en vue de l’opposition, dont le groupe a évoqué la faillite de la formation, le transfert litigieux de Christopher l’Enclume et l’illégalité du Competition Committee entre autres.

Toujours concernant les nouveaux statuts, on a eu droit au cri de désespoir des représentants régionaux qui sont tenus en otage puisque la MFA ne semble pas être pressée de mettre en place les by-laws. « Nous sommes tenus en otage. Nous avons déjà préparé les by-laws pour que nous soyons reconnus comme Regional Association. Qu’attend la direction de la fédération ? Car il ne faut pas oublier que les comités régionaux regroupent pas moins de 8 000 licenciés », lancent Vinod Busviah, Samuel Compty et Arvin Bhojun.