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Football : Le fiasco européen des clubs anglais

24 février 2012, 00:00

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Football : Le fiasco européen des clubs anglais

Tout puissants en Europe il y a encore quelques années, les clubs anglais sont à la peine cette saison en coupes d''''Europe, avec Arsenal et Chelsea quasiment éliminés de la Ligue des Champions (C1), les deux Manchester reversés en Europa League et Tottenham sorti précocement de cette dernière.

Il y a `quelques années, tout le monde s''accordait pour dire que l''Angleterre dominait outrageusement le football européen. Depuis 2005, un club anglais a toujours atteint la finale de la Ligue des champions, hormis une fois (en 2010 entre le Bayern Munich et l''Inter Milan). Cette saison, cela risque d''être plus compliqué, sachant qu''Arsenal et Chelsea, les deux derniers représentants britanniques en C1 se sont inclinés (plus ou moins lourdement) face à des formations italiennes, hypothéquant sérieusement leur chance de prolonger l''aventure en C1 cette saison.

Les Anglais redoublent

En outre, Manchester United, qui avait disputé pas moins de 3 finales de Ligue des Champions sur les 4 dernières années, n''a cette fois-ci pas réussi à surmonter la phase de groupes et s''est vu reversé en Europa League, finissant derrière Benfica et Bâle. Son voisin de City, malgré ses grandes ambitions pour son retour au sein de la plus prestigieuse des compétitions européennes, n''a pas fait mieux, bénéficiant cependant d''un groupe très relevé en phase de poules de la Ligue des Champions (avec le Bayern Munich, Naples et Villarreal). Les deux clubs mancuniens peuvent tout de même espérer terminer bien classés en Europa League, et même aller en finale et remporter cette ciompétion..

Ce ne sera vraisemblablement pas le cas de Tottenham qui a failli à sortir de son groupe de C3, malgré une opposition largement à sa portée (PAOK Salonique, Rubin Kazan, Shamrock Rovers). Seul Stoke, pourtant seulement 13e de Premier League est parvenu à accéder aux 16es de finale, mais devrait rapidement quitter la compétition, s''étant incliné à domicile face à Valence au match aller.

Un triste bilan

Un triste bilan qui s''explique en partie par le fait que le championnat se soit nivelé depuis deux ans. Auparavant, les quatre mêmes équipes se battaient chaque saison pour s''arracher le titre de Premier League.

Désormais, près de 8 équipes s''écharpent pour accéder aux coupes d''Europe la saison prochaine. Un championnat plus éreintant physiquement qui pénalise les clubs anglais hors de leur frontière. A l''inverse, la réussite des clubs espagnols et portugais provient du fait que leur championnat ne se dispute en réalité qu''entre deux voire trois équipes, laissant ces formations s''économiser pour les rencontres européennes.

Des moeurs bien étranges

Coté sélection, le constat n''est pas meilleur. En raison d''un désaccord entre lui et la fédération anglaise, Capello a récemment décidé de démissionner, à seulement quatre mois de l''Euro. Stuart Pearce, auparavant entraîneur de l''équipe Espoirs anglaise, assure désormais l''intérim, avant que le poste ne soit définitivement confié à quelqu''un d''autre. Pour l''instant, Harry Redknapp est pressenti pour prendre les rênes des Three Lions, mais le coach des Spurs entend bien conserver son poste en club jusqu''à la fin de la saison. Car bien que Tottenham ait failli à se qualifier pour les 16es de finale d''Europa League, le club londonien est actuellement 3e de Premier League et peut légitimement espérer disputer la Ligue des Champions la saison prochaine.

Enfin, bien que cela sorte quelque peu du domaine purement sportif, on ne peut s''empêcher d''évoquer les nombreuses affaires de racisme qui ont émaillé le championnat anglais ces derniers mois. Entre les propos tendancieux de Luis Suarez à l''encontre de Patrice Evra, et son refus de s''excuser, ainsi que ceux (supposés) de John Terry envers Anton Ferdinand, l''Angleterre a bel et bien perdu son statut de modèle dont elle avait hérité après avoir réussi à éradiquer le hooliganisme des stades.

Un mal pour un bien ?

Mais après tout, cette mauvaise passe pourrait finalement s''avérer bénéfique pour le football anglais. Déjà, lorsque la sélection n''était pas parvenue à se qualifier pour l''Euro 2008, de nombreuses voix s''étaient élevées pour critiquer le manque de joueurs anglais titulaires dans les clubs britanniques. Depuis, la fédération oblige les pensionnaires de Premier League à avoir au moins 16 joueurs formés en Angleterre depuis au moins 5 ans à être inscrit sur les listes de chaque club.

De plus, nombre de clubs anglais sont financés par des capitaux étrangers, dont les fonds paraissent illimités, mais avec la mise en place du fair-play financier, ce fonctionnement ne sera désormais plus autorisé. C''est pourquoi la plupart des clubs britanniques commencent à développer un système de formation digne de ce nom. Cependant, les bienfaits de cette nouvelle organisation ne seront visibles que d''ici quelques années. Patience est mère de toutes les vertus.

Mais ce n''est qu''un mauvais moment à passer, auquel toute nation est forcément confrontée un jour ou l''autre. Après tout, il y a 6 ans, l''Italie avait subi une crise similaire et commence peu à peu à remonter la pente, preuves en sont les bons résultats de ses clubs face aux Anglais en Ligue des Champions. En football, tout n''est qu''affaire de cycles, il faut juste essayer de ne pas rester dans le creux de la vague trop longtemps.

(Source :Chronofoot).