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Fondation Mo Ibrahim : Les leaders africains veulent faciliter l’intégration régionale

22 novembre 2010, 00:00

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Fondation Mo Ibrahim : Les leaders africains veulent faciliter l’intégration régionale

Les leaders des pays africains réunis à Maurice dans le cadre du Forum 2010 de la Fondation Mo Ibrahim ont décidé de «passer à l’action» pour accélérer l’intégration économique régionale et la consolider. Ils ont identifié plusieurs domaines d’intervention.

Les pays africains devront élaborer, chacun, un agenda national pour l’intégration économique régionale. La politique sera d’abord locale, pour graduellement gagner l’échelle régionale. C’est l’une des conclusions du Forum 2010 de la Fondation Mo Ibrahim qui a eu lieu à Maurice les 20 et 21 novembre.

Lors d’une conférence de presse dans la soirée d’hier, dimanche 21 novembre, à l’hôtel Le Méridien, Balaclava, le Dr Mo Ibrahim, fondateur et président de la fondation qui porte son nom, a présenté ces domaines. A ses côtés, Festus Mogae, président de la Coalition for Dialogue in Africa (CoDA) et ancien président de la République du Botswana, ainsi que le Dr Cheik Modibo Diarra, président de Microsoft Afrique.

«Nous avons eu, lors de ce forum, un panel de leaders qui ont pensé audacieusement. Ils ont décidé qu’il est l’heure d’arrêter de débattre et de commencer à agir. Nous sommes convaincus que l’intégration économique régionale est essentielle au développement de l’Afrique», lance le Dr Mo Ibrahim.

Le président de la Fondation Mo Ibrahim affirme qu’il faut une évaluation annuelle de la mise en œuvre de l’intégration régionale. Cela peut être fait par le biais de l’indice Mo Ibrahim ou par la rencontre des leaders africains, afin de déterminer où des progrès ont été réalisés et ce qu’il reste à en faire.

Le financement constitue un des secteurs qu’il faut améliorer. «L’argent est disponible en Afrique – s’élevant à plus de 1,4 trillion dollars. Avant d’aller mendier ailleurs, il faut savoir où se trouve tout cet argent et pourquoi il n’est pas débloqué. L’intégration économique signifie briser les barrières. Il nous faut aussi savoir pourquoi le business reste timide», soutient le Dr Mo Ibrahim. Il demande au secteur privé de s’engager davantage pour l’intégration économique régionale.

Un autre domaine qui demande l’intervention, c’est la gestion des ressources naturelles, car «l’Afrique en possède». Les grandes compagnies qui exploitent les ressources naturelles en Afrique doivent divulguer le contenu de leurs contrats. La plupart du temps, selon le Dr Mo Ibrahim, elles gardent leurs contrats secrets. «Les Africains doivent pouvoir être au courant de ce qui est payé pour les ressources naturelles de leurs pays. Ces contrats secrets favorisent la corruption. Nous devons inciter l’Europe et la Chine à suivre l’exemple des Etats-Unis qui ont adopté, en juillet de cette année, une nouvelle législation en matière de régulation financière», déclare ce dernier.

Il faut aussi stimuler le secteur boursier, afin d’encourager l’investissement. Les marchés boursiers sont actuellement très rares à travers le continent africain. Le Dr Mo Ibrahim estime qu’il faudra créer un African Stock Exchange, mais «cela demandera un effort collectif de toutes les autorités africaines».

Puisqu’une bonne part de la population africaine est composée de jeunes, il faut en tirer profit. C’est un autre domaine qui demande de l’attention. Cette jeune population représente un important potentiel de main-d’œuvre, dont l’Afrique pourra en profiter si elle l’éduque et développe pleinement ses capacités.

Finalement, le Dr Mo Ibrahim souligne que les médias africains ont aussi un rôle crucial à jouer pour appuyer l’intégration économique régionale. Un code serait nécessaire pour les aider.