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Festival Opera Mauritius: Viva Carmen !

6 septembre 2010, 00:00

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Festival Opera Mauritius: Viva Carmen !

Du 10 au 19 septembre, le public mauricien sera convié à l’opéra «Carmen». L’occasion d’en savoir plus sur les personnages et leurs interprètes.

Carmen

«Si je t’aime, prends garde à toi», lancera Ann-Katrin Naidu dans son interprétation de la sulfureuse Carmen. La chanteuse fait partie des mezzo-sopranos les plus recherchées sur les scènes d’opéra. De mère allemande et de père indien, elle est parfaite pour interpréter le rôle de la Carmen mauricienne.

Au cours de sa carrière, Ann-Katrin Naidu a joué Carmen une cinquantaine de fois. La chanteuse possède un vaste répertoire allant des oratorios de Bach à la musique contemporaine. Mais selon les critiques, interpréter le personnage de Carmen est l’un des rôles les plus exigeants du répertoire par la richesse de la personnalité et l’étendue des interventions musicales du personnage. «Dans la première partie, le chant se fait naturellement mais à la fi n, la tonalité se fait tantôt forte, tantôt plus lente. Le rôle requiert également des aptitudes physiques car il faut danser tout en jouant aux castagnettes», explique la mezzo-soprano.

Synopsis

L’histoire se passe en 1820 à Séville, Espagne. L’intrigue gravite autour de l’histoire de la belle gitane Carmen (jouée par Ann-Katrin Naidu), qui joue de ses charmes pour faire tourner la tête de tous les hommes, dont le torero Escamillo (joué par Matias Tosi) et le brigadier Don Jose Navarro (joué par Francesco Petrozzi), pourtant fiancé à Micaëla (jouée par Véronique Zuël-Bungaroo). Les deux hommes se disputeront les faveurs de la belle qui, parfaitement consciente, s’affi chera tantôt aux côtés de l’un, tantôt aux côtés de l’autre, selon ses humeurs. Don Jose finira par tout perdre à cause de Carmen, et exaspéré, la tuera.

Don José Navarro

C’est le ténor Francesco Petrozzi qui interprétera le rôle de Don José dans l’opéra Carmen de la Fondation Spectacles et Culture (FSC). Né au Pérou de parents italiens, le Don José du Festival Opera Mauritius 2010 a d’abord joué le rôle de Dancaïre dans Carmen alors qu’il n’avait que 18 ans. C’est cependant le rôle de Rodolpho dans l’opéra La Bohème à Munich qui lancera vraiment sa carrière. Francesco Petrozzi enchaînera ensuite les salles d’opéra dans plusieurs villes du monde, dont Tokyo, Amsterdam, Prague, Francfort, et dans des pays tels l’Autriche, le Canada, l’Amérique du Sud et les Etats-Unis.

Francesco Petrozzi fait partie depuis 2002 de la troupe du Bayerischen Staatsoper de Munich. Il a à son actif l’interprétation de plus de 20 rôles de ténor. A noter que Francesco Petrozzi a joué dans Les Pêcheurs de Perles l’année dernière lors du Festival Opera Mauritius.

Micaëla

Le parcours de la soprano Véronique Zuël-Bungaroo n’est plus à présenter. Ayant interprété, entre autres, les personnages de Maria dans West Side Story, la Comtesse dans Les Noces de Figaro ou encore Mi dans Le Pays du Sourire et Leila dans Les Pêcheurs de Perles lors du Festival Opera Mauritius 2009, Véronique Zuël- Bungaroo interprétera cette fois-ci le rôle de Micaëla dans Carmen.

Micaëla n’existe pas chez Prosper Mérimée, c’est une de ces inventions typiquement opératiques. Il fallait à Georges Bizet une amoureuse candide pour contraster avec la fougue de Carmen.

«Micaëla est un personnage qui n’apparaît pas souvent, mais quand elle est au-devant de la scène, sa prestation est intense», explique Véronique Zuël-Bungaroo. Un rôle qui demande donc «beaucoup d’énergie et de concentration» de la part de la soprane.

L’Orchestre  philarmonique de Cape Town

Il s’agit d’un des trois orchestres symphoniques fonctionnant à plein temps en Afrique du Sud. La formation joue aussi bien en Europe que dans les quartiers les plus défavorisés de Cape Town. Elle accompagne également de prestigieuses compagnies de danse dont celle du ballet de St Petersbourg.

L’orchestre a été présent l’année dernière lors de la première édition du Festival Opera Mauritius 2009 et sera des nôtres cette fois encore. Pour la présentation de Carmen, l’ensemble composé d’une quarantaine de musiciens sera dirigé par Martin Wettges. Durant son séjour chez nous, l’orchestre «donnera une représentation gratuite dans un village, pour les enfants. Ce mini concert qui a pour but de faire découvrir ce genre de musique aux enfants sera d’une durée de trois quarts d’heure environ et sera sous la houlette d’un chef d’orchestre sud-africain», explique Paul Olsen, directeur de la FSC.


Escamillo

Le rôle d’Escamillo sera tenu par le bassebaryton Matias Tosi. Né à Buenos Aires, Matias Tosi a eu jusqu’ici une carrière artistique remplie, avec notamment des cours de danse, puis d’art dramatique. Il devient en 1999 membre du studio d’opéra du Teatro Colon à Buenos Aires.

Il a joué plusieurs rôles à l’opéra, entre autres dans Les Noces de Figaro, Les Contes d’Hoffmann, Don Giovanni et Carmen. Il a aussi interprété le rôle de Zurga dans l’opéra Les Pêcheurs de Perles à l’occasion du Festival Opera Mauritius 2009.

Christine TURENNE & Caroline ASSY



En répétition : Un puzzle à taille humaine

Quel contraste ! Dedans, Matias Tosi, baryton fait des gammes. Dehors, le «zouing zouing» d’une perceuse électrique. C’était la semaine dernière, à la tombée de la nuit, à la Grace Centre Foundation. La nouvelle salle de spectacles située à Phoenix, qui accueillera les représentations de l’opéra Carmen.

Les fauteuils ne sont pas encore fixés. Il y a des boîtes en carton entassées. De la poussière de béton est en suspens dans l’air. Mais cela ne semble pas gêner les solistes.

Deux paires de mains frappées les unes contre les autres.

C’est le signal du début de la répétition, donné par Gérard Sullivan et Angela Brandt, cometteur en scène. Martin Wettges, le chef d’orchestre, descend dans la fosse d’orchestre vide, avec sa partition. Paul Wilmot, qui accompagne les répétitions, se met au piano, où il y a encore quelques minutes, Kevin Conners s’amusait à égrener des notes de jazz.

La baguette s’élève au-dessus de la fosse. Trois, quatre… Nous sommes à l’acte deux, à la scène des contrebandiers. Les hommes (dont Jean Michel Ringadoo dans le registre de Le Dancaïre) expliquent aux femmes – Ann- Katrin Naidu (Carmen), Katrin Caine (Mercedes) et Natacha Finette Constantin (Frasquita) – qu’ils ont besoin de leur aide pour faire passer des objets en contrebande. Parce qu’elles sont fortes en «volerie et tromperie».

Mais Carmen refuse car elle est «amoureuse à en perdre l’esprit». Carmen, c’est «l’histoire d’une femme qui va mourir par ce qu’elle a voulu être libre jusqu’au bout.

Aujourd’hui, Carmen est l’opéra le plus joué au monde, parce que c’est moderne pour l’époque, une femme qui décide quand est-ce que la relation s’achève. Il y a 150 ans, on ne disait pas ça», explique Gérard Sullivan.

Martin Wettges d’ajouter aux explications : «Cet ensemble a la réputation d’être le plus difficile de tout le répertoire. Les solistes doivent faire attention, écouter ce que chacun des partenaires dit chacun a une réplique et cela va très vite.»

La soirée avance. Les membres des choeurs arrivent à leur tour. Bien avant eux, Eelco de Jong, scénographe, occupait déjà l’espace avec ses réglages pour les habits de lumière de Carmen. Méticuleux, il s’emploie à lisser un pli dans le décor.

Non sans avoir poussé un coup de gueule contre ceux qui ne respectent pas le matériel. Une mise en scène qui prévoit même des chevaux sur scène. Mais chut… jusqu’à la première, vendredi.

Aline GROËME-HARMON

 

 

Christine TURENNE & Caroline ASSY