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Ferry naufragé à Zanzibar: 62 morts et plus d''espoir pour les 83 disparus

20 juillet 2012, 00:00

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Ferry naufragé à Zanzibar: 62 morts et plus d''espoir pour les 83 disparus

Trente-huit personnes ont péri, 107 sont portées disparues et 145 ont pu être sauvées, parmi les 290 passagers d''''un ferry qui a sombré le mercredi 18 juillet 2012, entre Dar es Salaam et Zanzibar.

Au moins 62 corps ont été récupérés et il n''y avait plus d''espoir jeudi de retrouver de survivants parmi les 83 disparus au moins, après le naufrage mercredi d''un ferry au large de l''archipel tanzanien semi-autonome de Zanzibar, selon le porte-parole de la police locale.

Selon ce porte-parole, Mohamed Mhina, 145 rescapés ont pu être sauvés par les secouristes. Les autorités du très touristique archipel, se basant sur le manifeste, estiment que le ferry transportait 290 personnes, mais il n''est pas rare que ce type de bateaux soient surchargés et qu''une partie des passagers ne soient pas enregistrés.

"Les opérations se poursuivent" sur les lieux du naufrage, a déclaré à l''AFP Mohamed Mhina, excluant la possibilité de retrouver d''autres survivant plus de 30 heures après le naufrage.

Selon les autorités, 250 adultes, 31 enfants et neuf membres d''équipage avaient embarqué à Dar es-Salaam sur le MV Skagit, qui a chaviré mercredi à la mi-journée, à une demi-douzaine de km des côtes de l''île principale d''Unguja et à une vingtaine de km du port de Zanzibar city, sa destination.

Un nombre encore indéterminé de touristes avaient pris place à bord.
Au moins deux Belges et quatre Allemands figurent parmi les rescapés, ont indiqué leurs ministères des Affaires étrangères respectifs à Bruxelles et Berlin.

"Les informations que nous avons sont lacunaires mais, pour le moment, nous n''avons aucune indication du fait qu''il y aurait d''autres victimes belges", a indiqué un porte-parole du ministère belge, Joren Vandeweyer, cité par l''agence Belga.
L''ambassade de France à Dar es Salaam a fait savoir jeudi à l''AFP qu''il "n''y a pas de présence confirmée de Français" à bord du ferry lors de l''accident.

Omari Abdallah, administrateur de l''hôpital Mnazi Mmoja de Zanzibar city, a affirmé que l''établissement avait soigné deux Israéliens et deux Allemands qui ont depuis quitté l''archipel.

Il a ajouté que le corps d''un "mzungu" ("blanc" en swahili) non identifié se trouvait à la morgue de l''hôpital. Mercredi, le ministre des Transports de Zanzibar, Hamad Masoud Hamad, avait affirmé que "deux Européens" figuraient parmi les morts, sans préciser leur nationalité.

Les routes étaient presque désertes et les boutiques fermées pour la plupart, jeudi, au premier des trois jours de deuil décrétés par les autorités de l''archipel après ce deuxième accident maritime en moins d''un an.

Dans la nuit du 9 au 10 septembre 2011, le ferry Spicy Islander, surchargé, avait fait naufrage entre deux îles de Zanzibar, causant la mort de 203 des plus de 800 passagers, suscitant l''indignation de l''opposition et la colère des familles des victimes.

Une enquête est ouverte pour déterminer les causes exactes du naufrage, a indiqué M. Mhina qui a participé mercredi aux opérations de secours. Selon lui, "le temps était très mauvais, il y avait de grosses vagues et un vent très fort qui soufflait à une allure de 120 km/h", au moment de l''accident.

"Il y avait d''énormes vagues mais le bateau était également surchargé de passagers et de marchandises", a affirmé à l''AFP un rescapé, Adbu Mwema, chauffeur de taxi.

Enos Masemba, 32 ans, a raconté sur son lit d''hôpital que "lorsque le bateau est arrivé en haute mer, il s''est mis à tanguer sans arrêt" avant de chavirer, "quelqu''un a réussi à briser une vitre et nous avons sauté à l''eau. J''ai pu m''en tirer car je sais nager mais je n''ai pas pu sauver ma femme".

"Au milieu de l''océan, le bateau a commencé à chavirer. J''ai entendu des personnes crier +nous sommes morts+, puis j''ai vu le bateau s''enfoncer davantage dans les eaux", a décrit Fatu Kapama, une vendeuse d''épices de 40 ans qui a réussi à prendre place dans un canot de sauvetage.

Sur une place de Zanzibar bordant l''océan Indien, où les cadavres repêchés ont été alignés sous des tentes, après avoir été soigneusement lavés et recouverts d''un linceul, conformément au rite musulman, des familles tentaient de reconnaître les corps de proches disparus. Ceux qui ont été identifiés ont été rendus aux familles pour être rapidement inhumés.

Abdullay Yussuf, 72 ans, cherche ses deux épouses. "Bien sûr, je n''espère plus les retrouver en vie. Je demande seulement à Allah de me rendre leurs corps pour que je puisse les inhumer dignement", a-t-il expliqué à l''AFP.

(Source: Par Ephrem RUGIRIRIZA (AFP)