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Femme brûlée à Bain-des-Dames: les enfants clament l’innocence de leur père

9 mars 2014, 19:10

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Femme brûlée à Bain-des-Dames: les enfants clament l’innocence de leur père

Leur mère entretenait une liaison et aurait menacé de mettre fin à ses jours. Cette version des enfants du couple Nobin a surpris les enquêteurs. Alors que Nalinee Nobin, 42 ans, accuse son époux d’avoir mis le feu à ses vêtements, ses filles clament haut et fort l’innocence de leur père. Rajesh Nobin, 48 ans, d’abord recherché par la police, s’est constitué prisonnier le jeudi 6 mars.

 

«Pou nou mama oussi nou sagrin, li ti bizin panse ki mo ser pou traverse si ariv li kitsoz», déplore Reema (prénom modifié), 21 ans, elle-même mère d’un enfant de deux ans. Submergée par l’émotion, elle évoque les jours heureux passés en compagnie de ses parents, mariés depuis 25 ans. Avant que ce drame ne se produise. Des souvenirs que Nina, (prénom modifié), 13 ans, élève en Form I, se remémore également.

 

«Notre mère, soutiennent les deux soeurs, n’a jamais été victime de violence conjugale.» En 2013, selon leurs dires, Nalinee Nobin avait déserté le toit conjugal, à Bain-des-Dames, pour aller vivre avec un homme à Rivière-du-Rempart. Reema et Nina affirment que leur mère entretenait une liaison avec celui-ci.

 

En apprenant cela, leur père, racontent-elles, aurait vécu un véritable enfer. «Il aime notre mère plus que tout», lâchent les deux soeurs à l’unisson. «Malgré cet écart, il l’a toujours aimée…»

 

«Je lui ai demandé, une fois de plus, le divorce»

 

Sur son lit d’hôpital, Nalinee, elle, hurle sa douleur: «Je veux que justice soit faite car je souffre trop.» Elle porte de multiples pansements à la la tête et le corps. Elle est de son côté catégorique: «Mon époux a tenté de me tuer parce que je lui ai demandé, une fois de plus, le divorce et la moitié de nos biens. Il n’a rien voulu entendre et m’a agressée par surprise. Je venais de rentrer du travail et j’étais dans la cuisine en train de préparer un paquet de nouilles instantanées lorsqu’il est venu vers moi avec, à la main, un journal en feu», raconte cette vendeuse dans un magasin réputé de la capitale.

 

Pour Rajesh Nobin , il s’agit cependant d’un complot ourdi par sa femme. Ce que disent également les deux filles. «Mon père est innocent. D’ailleurs, au moment des faits, il se trouvait avec ma soeur à la boulangerie. Ma mère a inventé cette histoire d’agression. Elle demandait toujours à mon père de mettre les biens de la famille à son nom. Au cas contraire, elle l’accuserait de quelque chose», argue Reema.

 

Pour Nalinee, cependant, ce sont plutôt père et filles qui ont comploté contre elle. «Linn bizin embet zot. Li finn tuzur soutir zot. Sak fwa mo koze, zot truv mwa pa bon akoz sa mem mo nepli en bon term ek mo gran tifi», confie Nalinee en parlant de son mari. 

 

Froid au sein de la famille

 

Les deux sœurs, elles, expliquent qu’à plusieurs reprises, leur mère avait déclaré à leur père que «mo pou fer enn zafer pou akiz twa». Mais, elles n’auraient jamais imaginé, disent-elles, qu’elle irait jusque-là… 

 

Depuis cette tragédie, un froid s’est installé au sein de la famille. Reema et Nina expliquent que les proches de leur mère leur ont interdit de lui rendre visite, ayant appris qu’elles soutenaient leur père. Ce que confirme leur mère. 

 

Quelle version est la vraie ? S’agit-il d’une tentative d’assassinat ou de suicide ? Pour le savoir, les enquêteurs comptent interroger plusieurs témoins afin, entre autres, de confirmer l’alibi de Rajesh Nobin.