Polémique autour du rapport Noël-Ramkissoon quand à la compensation des ex-planteurs de Riche-Terre. Alors que l’Etat propose Rs 120 000 à ces agriculteurs pour les avoir expulsés de ces terres dans le cadre du projet Jin-Fei, le document propose un montant bien plus intéressant.

Une compensation de plus de Rs 120 000 par arpent devait être alloué aux anciens planteurs de Riche-Terre dont les champs ont été remis aux Chinois dans le cadre de la création de la zone industrielle Jin Fei. C’est l’information obtenue par lexpress.mu dans le sillage du deuxième tour de grève de la faim entamée par deux des agriculteurs insatisfaits des propositions de l’Etat pour les dédommager.

La polémique enfle, d’autant que les anciens planteurs réclament la publication du rapport rédigé par deux experts à la demande du Premier ministre, peu avant les élections législatives, lors d’une première grève collective. Même Alain Noël, l’un des rédacteurs du document se demande pourquoi le rapport n’a pas été rendu public.

Les recommandations du rapport n’ont pas été suivies à la lettre par le gouvernement, ce qui pousse Alain Noël à dire que « la rédaction de ce rapport a été une perte de temps ». «Quel est l’intérêt d’avoir rédigé ce rapport si le gouvernement a fait les mêmes propositions aux ex-planteurs qu’il avait faites avant notre étude?», s’interroge-t-il. 

Après la soumission du rapport en avril dernier par le tandem Alain Noël-Jayraj Ramkissoon, le gouvernement a maintenu sa décision d’octroyer une compensation de Rs 120 000 par arpent, aux ex-planteurs. Non contents, ces derniers ont repris leur mouvement de protestation.

Deux anciens planteurs ont entamé le deuxième tour de grève dans l’après-midi d’hier (8 novembre) à Saint Joseph, Terre-Rouge. Ils seront rejoints par d’autres ex-planteurs dans les jours à venir. Tous sont unanimes à dire que le contenu du rapport Noël-Ramkissoon doit leur être communiqué afin de déterminer si la compensation que l’Etat veut bien leur accorder est équitable. 

Leur hypothèse est que «le gouvernement ne veut pas nous donner une copie de ce rapport parce qu’il nous est favorable». Alain Noël adhère à leur point de vue : «Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne veut  pas que les ex-planteurs aient une copie de ce rapport. Il n’y a rien de terrible dans ces documents. Nous sommes arrivés à des conclusions raisonnables», affirme-t-il.

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