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Etats-Unis : mort de Richard Holbrooke, figure de la diplomatie américaine

14 décembre 2010, 00:00

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Etats-Unis : mort de Richard Holbrooke, figure de la diplomatie américaine

Le diplomate Richard Holbrooke, artisan de la paix en Bosnie en 1995 et émissaire de Barack Obama pour l''''Afghanistan et le Pakistan, est mort lundi à Washington à l''âge de 69 ans.

"Michelle et moi sommes profondément attristés par le décès de Richard Holbrooke, un véritable géant de la politique étrangère américaine qui a rendu l''Amérique plus forte, plus sûre et plus respectée", a déclaré Barack Obama, rendant un vibrant hommage à cette figure parmi les plus connues de la diplomatie américaine des cinquante dernières années.

"Ce soir ( lundi) l''Amérique a perdu l''un de ses champions les plus acharnés et l''un de ses fonctionnaires les plus dévoués", a réagi la secrétaire américaine d''Etat, Hillary Clinton, saluant "son intelligence et sa détermination sans égale".

L''hebdomadaire Time l''avait naguère présenté comme "le tacticien le plus coriace de la diplomatie américaine", "le diplomate de la dernière chance". En janvier 2009, dès le début de sa présidence, Barack Obama l''avait nommé au poste d''émissaire pour le dossier brûlant de l''Afghanistan et du Pakistan, l''"AfPak".

Richard Holbrooke était surtout le maître d''œuvre des accords de Dayton, en novembre 1995, qui avaient mis fin à 43 mois de guerre en Bosnie et lui avaient valu dans les Balkans la réputation de "bulldozer" ou de "Raging Bull" de la diplomatie.Trois semaines durant, ce négociateur acharné avait réuni sur une base de l''armée de l''air dans l''Ohio les présidents serbe Slobodan Milosevic, bosniaque Alija Izetbegovic et croate Franjo Tudjman.

Au cours de sa longue carrière entamée à la fin des années 1960, Holbrooke avait également été ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne et auprès des Nations unies. En 1996, un an après le succès diplomatique de Dayton qu''il relate dans un livre - "To End a war" -, il avait rompu avec la diplomatie, rejoignant l''état-major de la CS First Boston, une banque d''investissement. Mais les difficultés d''application de l''accord de paix en Bosnie et les prémisses de la guerre au Kosovo l''avait rapidement fait revenir dans l''administration de Bill Clinton, qui l''avait nommé en 1999 ambassadeur aux Nations unies.

L''élection de George W. Bush l''avait écarté un temps de la diplomatie américaine. Conseiller d''Hillary Clinton lors de la primaire démocrate, il avait accepté de devenir en janvier 2009 l''émissaire d''Obama pour l''Afghanistan et le Pakistan. Il présentait cette dernière mission comme "la plus difficile de (sa) carrière", dont il est difficile aussi d''évaluer le bilan.

Hospitalisé en urgence vendredi à Washington à la suite d''un malaise au département d''Etat, Holbrooke avait été opéré samedi d''une déchirure de l''aorte.

Sa disparition ne devrait pas avoir de lourdes conséquences sur la stratégie américaine dans la région, estiment des analystes qui soulignent qu''avec 100.000 soldats déployés sur le terrain, le rôle des militaires du Pentagone en Afghanistan a éclipsé celui des diplomates du département d''Etat.

(Source: Reuters)