Longtemps considéré avec défiance par l''''aile conservatrice du camp républicain, Mitt Romney commence à récolter les fruits de sa persévérance et est en passe de rallier cette frange pour affronter Barack Obama lors de la présidentielle du 6 novembre aux Etats-Unis.

Cette lente transformation est le résultat d''attaques répétées visant le bilan économique du chef de l''Etat démocrate et en coulisses d''un lobbying discret. Mardi, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a officialisé son soutien à Romney. Un sondage réalisé pour le Washington Post et pour ABC montre un soutien croissant des républicains en faveur de Romney depuis que son principal rival Rick Santorum s''est retiré de la campagne. L''enquête révèle que 69% des républicains ont une opinion favorable de Romney, ce qui constitue son meilleur score à l''intérieur de son propre camp.

Un travail d’explications

Consciente des hésitations inspirées par les positions modérées de Romney, son équipe de campagne s''est engagée dans un travail d''explication pour fédérer les conservateurs sous son nom. En parallèle, l''équipe de campagne de Romney  sollicite des organisations conservatrices, telle que l''Association nationale du mariage, qui a officialisé son soutien la semaine passée.

 "Les choses commencent à se mettre en place sans effort", note un analyste républicain proche de l''équipe de campagne. "Lui et son équipe tendent la main à ces groupes conservateurs aux niveaux des Etats, et dans ces Etats, les dirigeants sollicitent à leur tour les associations et les coalitions qui n''étaient pas pour Romney", explique-t-il.

Plusieurs figures de proue du camp républicain, dont Santorum, n''ont pas encore apporté ouvertement leur soutien. Sarah Palin, colistière de John McCain lors de la présidentielle de 2008, ne montre que peu de sympathie à l''égard de Romney.

Les échecs d’Obama

Certains affichent même leur hostilité comme Richard Viguerie, président de ConservativeHQ.com qui estime qu’il n''y a aucune raison de faire confiance à Romney pour le moment. Avant d’ajouter que se rendrait un très grand service en désignant un conservateur patenté, comme le gouverneur de Louisiane, Bobby Jindal, ou le sénateur de la Floride, Marco Rubio, pour former le tandem qui briguera la magistrature suprême en novembre.

Pour le gouverneur du Mississippi, Haley Barbour, Mitt Romney doit concentrer sa campagne sur le bilan de Barack Obama. "La plupart des républicains admettent que Romney n''est pas un conservateur comme eux. Il n''est pas un conservateur comme moi. Mais il est bien plus conservateur qu''Obama", rappelle Barbour. "Romney doit porter cette campagne sur le terrain de la politique d''Obama et sur les échecs de cette politique en la comparant avec celle que lui voudra mener", a-t-il résumé.

Source : Reuters