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Etats-Unis: l’alimentation trop salée responsable de 150.000 morts par an

14 mai 2013, 10:37

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Etats-Unis: l’alimentation trop salée responsable de 150.000 morts par an

 

La teneur en sel dans les aliments industriels et la restauration rapide reste excessive aux Etats-Uniset provoque quelque 150.000 morts par an, selon une nouvelle étude lundi, qui appelle à nouveau à réglementer l’utilisation de ce condiment.

 

«L’industrie alimentaire est lente à réagir et met en place très peu de changements»dans les dosages de sel de cuisine contenus dans les aliments, conclut le Dr Stephen Havas, professeur de médecine préventive à l’Université Northwestern, dans l’Illinois, principal auteur de l’étude.

 

«Ce problème ne sera pas résolu sans que le gouvernement fédéral n’intervienne pour protéger la santé publique»,juge ce médecin: «La teneur en chlorure de sodium doit être réglementée».

 

De 2005 à 2011, la teneur en sel de table de 402 produits alimentaires industriels a diminué d’environ 3,5 % tandis qu’elle augmentait de 2,6 % dans 78 autres produits, détaille-t-il.

 

Environ 90 % des Américains souffrent d’hypertension artérielle à des degrés divers à un moment de leur vie et une alimentation trop salée en est la principale cause, souligne cette étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

 

L’hypertension accroît le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, qui sont responsables d’environ 150 000 morts aux Etats-Unis chaque année.

 

Mais «de fortes teneurs en sel sont dans l’intérêt de l’industrie alimentaire en dissimulant la saveur d’ingrédients qui ne sont pas souvent de la meilleure qualité», souligne le Dr Havas: «En outre, des aliments salés donnent soif et font boire davantage de soda sset d’alcool, ce qui profite aussi à l’industrie».

 

Un Américain consomme en moyenne près de deux cuillères à café de sel par jour, soit nettement plus que la quantité idéale de trois cinquièmes de cuillère ou 1 500 milligrammes recommandée par l’American Heart Association pour les personnes souffrant d’hypertension ainsi que chez les adultes d’âge moyen et plus âgé.

 

Les autres ne devraient pas consommer plus de 2.300 milligrammes par jour, selon l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA).

 

Environ 80 % de la consommation quotidienne de sel de cuisine aux Etats-Unis provient des aliments industriels ou de la nourriture des restaurants et très peu de ce qui est ajouté aux aliments préparés à domicile.

 

«La seule façon pour la plupart des gens de respecter les recommandations de consommation de sel serait de cuisiner chez eux, ce qui n’est pas réaliste»,explique le Dr Havas: «La FDA doit donc réglementer l’industrie alimentaire comme le recommande l’Institut américain de médecine et d’autres».

 

L’Institut de Médecine a publié un rapport d’experts indépendants le 20 avril à la demande de la FDA et des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies recommandant l’imposition de normes fédérales sur la teneur en sel dans les aliments industriels, des restaurants et des entreprises de restauration.

 

«Si on réduisait de 20 % par an la teneur en sel des aliments, personnes ne s’en rendrait compte»,assure le Dr Havas.

 

La FDA indique sur son site internet «examiner et évaluer soigneusement les recommandations qui lui sont faites» en vue d’une éventuelle réglementation. Jusqu’à présent l’agence oblige seulement les producteurs d’aliments d’indiquer sur l’étiquette la proportion de sel contenue.

 

La National Restaurant Association, qui représente le secteur de la restauration, a défendu lundi son bilan pour réduire le sel de table: «Les restaurants ont fait des progrès significatifs pour développer des menus contenant moins de sel», a affirmé Joy Dubost, un de ses responsables.

 

Il a aussi affirmé que l’étude sous-représentait les nouveaux produits moins salés désormais offerts et se concentrait seulement sur la restauration rapide.