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Etats-Unis et droits humaines : Révélations de Wikileaks sur la prison de Guantanamo

25 avril 2011, 00:00

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Etats-Unis et droits humaines : Révélations de Wikileaks sur la prison de Guantanamo

Wikileaks a rendu public dimanche 24 avril une nouvelle série de documents secrets de l''''armée américaine, donnant cette fois des détails accablants sur la prison de Guantanamo.

Notre confrère français Slate.fr revient sur ces révélations, en citant le New York Times. Selon Wikileaks,  Mohammed Qahtani, un Saoudien considéré comme ayant pu être le 20ème terroriste manquant lors des attaques du 11 septembre contre New York et Washington, a été attaché comme un chien, humilié sexuellement et contraint de s''uriner dessus. Un cameraman soudanais d''Al Jazeera a été détenu six ans pour être interrogé sur le programme de formation de la chaîne de télévision qatarie et ses soi-disant liens avec des organisations terroristes.

Autre exemple de dysfonctionnement manifeste : en mai 2003, les forces afghanes ont capturé le prisonnier 1051, un Afghan nommé Sharbat, non loin d''un endroit où s''est produite une attaque à l''explosif. Niant toute implication, il n''a cessé d''affirmer qu''il était un berger et se trouvait là par hasard. Les interrogateurs de Guantanamo soulignant sa connaissance des animaux et son ignorance «des concepts politiques et militaires les plus basiques» ont confirmé sa version des faits. Pourtant, un tribunal militaire l''a considéré comme étant un «ennemi combattant» et il n''a pas été libéré avant 2006...

Les documents de Wikileaks apportent des informations inédites sur les 172 hommes toujours emprisonnés à Guantanamo et considérés pour la plupart à «hauts risques». Les documents montrent qu''en fait un tiers seulement des 600 détenus passés par Guantanamo ont été classés dans cette catégorie à «hauts risques», les autres étant pour la plupart des hommes tombés par hasard entre les mains des forces afghanes ou victimes de règlements de compte et ensuite broyés par la machine antiterroriste américaine devenue folle.

Hajji Jalil, capturé en 2003, était accusé par le chef des services de renseignement afghan de la province de Helmand d''avoir pris part à une attaque meurtrière contre des soldats américains. Il a en fait servi de couverture à ce même chef des services de renseignement. C''est lui qui avait organisé avec d''autres l''attaque contre les soldats américains... Hajji Jalil a été libéré en mars 2005.

Guantanamo semble aujourd’hui totalement figé dans le passé. Aucun nouveau prisonnier n''y est arrivé depuis 2007. La plupart de ceux qui se trouvent dans la prison sont là depuis le début des années 2000 et sont parfois toujours interrogés sur les même sujets de plus en plus lointains dans leurs mémoires. Un détenu capturé en 2002 était encore questionné six ans plus tard sur les endroits où pouvait se cacher le Mollah Omar.  

En 2009, l''administration Obama avait fait procéder à une entière évaluation des 240 détenues qui restaient alors à Guantanamo.