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Escroquerie : Blanchis à Maurice, deux Philippins recherchés en Afrique du Sud

18 août 2011, 00:00

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Escroquerie : Blanchis à Maurice, deux Philippins recherchés en Afrique du Sud

 Eddie Condé Gil et sa sœur Elizabeth Aquino Samson (photo) ont été blanchis par la Cour suprême ce 10 août pour vice de procédure. Ils sont, cependant, actuellement recherchés en Afrique du Sud pour un délit similaire à celui qui leur avait été reproché à Maurice en avril 2010.

Ils n’ont pas laissé de bons souvenirs dans les pays où ils ont transité. L’ancien candidat à la présidentielle des Philippines, Eddie Condé Gil, et sa sœur Elizabeth Aquino Samson, ont beau avoir été blanchis en appel le 10 août dernier par la Cour suprême mauricienne,  ils sont, cette fois, dans la ligne de mire des autorités sud-africaines. Ils avaient été traduits en justice pour avoir essayé d’escroquer 20 millions de dollars à l’Investec Bank. Condamnés par la cour intermédiaire, ils furent exonérés en appel.

Il s’avère que le tandem est cette fois impliqué dans un vaste complot visant à extorquer de grosses sommes d’argent en Afrique du Sud sous le couvert d’un projet immobilier. Tout comme à Maurice, en avril 2010, les deux sont accusés d’avoir eu recours à une fausse garantie bancaire de plusieurs millions d’euros pour obtenir un prêt auprès d’une banque.

Leur projet était similaire à celui qu’ils avaient soumis à l’Investec Bank : ils se proposaient d’acheter plus de 100 propriétés en Afrique du Sud pour des projets de développement à travers la firme Katota. Une garantie bancaire de l’ordre de 50 millions d’euros a ainsi été présentée par Eddie Condé Gil à trois banques, à savoir la Royal Baku, en Azerbaïdjan la Royal Investment Bank, à Dubaï ainsi qu’à l’ING Bank, au Pays-Bas.

Au final, les trois établissements ont découvert le pot aux roses et décidé de rompre leur partenariat avec Katota. En Afrique du Sud, ceux qui avaient investi des millions de rands dans le projet sont sur la corde raide, ne sachant s’ils seront remboursés ou pas.

La presse sud-africaine fait mention de l’aventure mauricienne d’Eddie Condé Gil. Il avait présenté ici une garantie bancaire de 10 milliards d’euros soi-disant émise par la Société Générale, une banque française, pour un prêt de 20 millions de dollars auprès de l’Investec Bank.

Eddie Condé Gil avait déclaré être à la tête de la Goldfields Worldwide Company et d’un fonds spécialisé dans le développement d’énergie renouvelable dans la région Afrique - le Mubarak Fund, basé dans les Emirats Arabes Unis. Il faisait part de son intention d’ouvrir une antenne à Port-Louis pour se lancer dans des projets de production d’électricité grâce aux éoliennes, ainsi que dans le dessalement de l’eau de mer.

Quand la tricherie a été découverte,  il a été arrêté  de même que sa sœur, Elizabeth Aquino Samson,  l’expert-comptable sud-africain, André Anthony Lategan ainsi que l’épouse de celui-ci. Les arrestations eurent lieu au complexe hôtelier d’Anahita, à Beau-Champ, à l’entrée Grande-Rivière-Sud-Est, le mercredi 28 avril 2010.

L’affaire avait été portée devant la Cour intermédiaire. Eddie Conde Gil, Elizabeth Aquino Samson, et Andre Anthony Lategan furent trouvés coupables et condamnés à trois ans de prison. Ce dernier s’est complètement dissocié de l’affaire, expliquant être lui-même tombé dans le panneau de Eddie Conde Gil et de sa sœur. Le jugement fut toutefois annulé en appel pour vice de forme. Les juges Bushan Domah et Saheed Bhaukaurally ont trouvé que les accusés n’ont pas eu droit à un procès équitable.

Pour la petite histoire, Eddie Condé Gil est un acteur qui est présenté comme l’équivalent de feu d’Anerood Gujadhur aux Philippines. Grand dernier aux élections sénatoriales en 2001, il a été disqualifié à la présidentielle en 2004, ce qui l’a poussé à se lancer dans la chanson.

Son plus grand souhait : faire une carrière à la Ronald Reagan. Et rembourser la dette étrangère des Philippines en seulement 100 jours… D’aucuns le présentent comme un fan invétéré du film Le Parrain et comme quelqu’un qui a pour modèle politique l’ancien président philippin Ferdinand Marcos, symbole de la corruption, avec son épouse, Imelda Marcos.