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Eric Carter : Sans stress…ou presque

16 décembre 2008, 01:00

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Eric Carter : Sans stress…ou presque

Venu distiller ses tubes au Festival Kreol, ce Mauricien qui a posé sa voix sur les platines du DJ Laurent Wolf, se prépare à un nouvel envol musical.

Etonnant. Il n’aurait jamais dû chanter. Enfant, Eric Rima était le petit dernier maladif de la famille. Abonné aux aller-retour chez les médecins et les rendez-vous pour son traitement à l’hôpital.

Difficile à croire quand on écoute sa version survitaminée d’un méga tube disco, le You make me feel de Sylvester. Voix haut perchée – «quatre octaves» signale Christian Lester, le manager omniprésent d’Eric Rima. «D’ailleurs, avec ma mère, on se pose encore la question», dit le chanteur. Celle de savoir d’où vient sa voix. Diffusée en boucle grâce à No stress et Wash my world, ses collaborations avec le DJ star Laurent Wolf. Qui aurait prédit pareil parcours à l’enfant fragile qui a souffert de polypes sur les cordes vocales.  

Guéri, le voilà avec un timbre dynamique souvent comparé à la voix d’une femme. C’est d’ailleurs l’une des critiques récurrentes qui colle à la peau d’Eric Rima, nom de scène Carter. Un pseudo choisi parce que ça fait plus commercial, plus pop, plus anglo-saxon, explique encore le manager Christian Lester. Un pseudo choisi aussi pour «préserver ma famille», dit le chanteur. «Le public à Maurice, il est tranquille. C’est toujours possible de sortir dans la rue. Tant qu’on peut vivre libre, ça va». 

Un artiste qui confie qu’il n’est pas dérangé par la comparaison avec une voix de femme. Que cela aurait même plutôt tendance à le faire sourire, voire à lui plaire.

C’est doté de cet outil qu’Eric Carter reprend un tube disco intenable pour qui n’a pas de coffre. «Attention, cela ne veut pas dire qu’Eric va faire un album de reprise», intervient encore le manager Christian Lester. Omniprésent lors de l’entretien. Un manager qui se mêle de commencer et de finir les phrases de ce poulain, repéré un soir au Saint-Géran. Là où il était allé boire un verre avec le DJ Laurent Wolf, venu donner un concert à Maurice.

Le timide – d’autres diraient coincé – Eric Carter ne contredit jamais son manager. Ne sort pas des sentiers balisés que ce dernier a mis sur son chemin. Il est un produit docile entre les mains de son concepteur.

Un chanteur qui n’en pas dit pas assez de peur d’en dire trop. Car, «cela commence à bouger dans ma tête et dans ma vie». Les featurings, c’est fini. Désormais c’est carrière solo, avec un album attendu pour fin 2009. Sauf que le débit haché, les longues pauses entre les phrases qui font croire qu’il a fini de parler alors qu’il n’en est qu’à la moitié de sa pensée, n’aident pas à cerner ce Mauricien monté tout en haut des hit-parades internationaux.

Un Mauricien dont le visage lisse n’est pas apparu dans les clips qui ont popularisé sa voix et son pseudo. Choix artistique certes. Mais aussi un pas majeur à franchir dans la construction d’une carrière.

Les yeux noirs deviennent un ton plus foncé. Eric Carter qui s’est fait connaître comme une voix, affirme que son talent est dans l’écriture. Car comme dit encore son manager, «aujourd’hui il y a une place à prendre, celle de chanteur-icône du dancefloor». Nouvelle orientation pour le jeune homme qui à 18 ans – après des études au Trinity College – ne s’est pas posé de questions. Pour faire chanteur.  

 «J’ai des oncles musiciens. On fait de la musique par amour. Je ne me suis pas demandé si je pourrais en vivre, j’ai foncé». S’essayant à côté à la sculpture sur bois, «j’ai pris des cours» et à faire des portraits de touristes. «A 18 ans, on a confiance en soi, c’est les gens qui disent que c’est l’âge où l’on se pose plein de questions».

A 18 ans c’est aussi l’âge où on doit faire face à des coups bas. «Je ne suis pas enfant, j’ai presque tout reçu». Mais Eric Carter restera discret quant aux exemples concrets. «Je suis passé par des périodes de chômage». Avant d’intégrer, il y a un peu plus de sept ans, l’équipe d’animation du Saint-Géran. Et de s’y faire un nom, à force de chanter six fois la semaine.
Une cadence à laquelle il a mis fin au début de l’année. Pour se concentrer sur sa carrière. Car le succès, Eric Carter dit qu’il y pensera «dans cinq ans». Que le résultat actuel, «ce n’est qu’un début». tout comme la tournée qu’il a entamée depuis juin. Et qui devrait prochainement le mener vers Dubaï, Las Vegas, Moscou, Kiev, Genève.  

 

 

Aline Grome-Harmon