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Ennahda ne veut pas de la charia dans la Constitution tunisienne

26 mars 2012, 00:00

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Ennahda ne veut pas de la charia dans la Constitution tunisienne

Le parti islamiste modéré Ennahda, qui dirige le gouvernement tunisien, n''''accédera pas à la demande de certains milieux religieux lui demandant d''inscrire la charia (loi islamique) dans la nouvelle Constitution, a déclaré lundi un haut responsable de cette formation.

"Ennahda a décidé de conserver sans modification la première clause de la constitution précédente", a déclaré Ameur Larayed à la station Radio Mosaïque. "Nous souhaitons l''unité de notre peuple et ne voulons pas de divisions".

Une assemblée constituante, élue en octobre, met au point actuellement une nouvelle constitution, dans le cadre de la transition politique consécutive au soulèvement qui a fait tomber le président Zine Ben Ali au début 2011.

Rachid al Ghannouchi, dirigeant d''Ennahda, formation qui contrôle plus de 40% des sièges à l''assemblée, avait promis avant le scrutin que son parti se contenterait de la première clause de la constitution encore en vigueur, qui définit l''islam comme religion d''Etat mais ne fait pas précisément mention de la charia.

Voici un mois, il a toutefois déclaré qu''Ennahda débattait de l''idée d''y inclure la charia, mais n''avait pas encore statué définitivement.

Plus de huit mille islamistes ont manifesté dimanche dans le centre de Tunis pour réclamer un Etat islamique appliquant la charia et condamner la profanation d''objets et de lieux religieux, à l''appel d''associations islamiques, a constaté l''AFP.

Le 20 mars, jour de la fête de l''indépendance, plusieurs milliers de Tunisiens s''étaient rassemblés avenue Bourguiba, la principale artère de la capitale, pour réclamer un Etat civil moderniste et démocratique refusant les "esprits rétrogrades". « Nous sommes venus par milliers pour prévenir ceux qui veulent changer le cours de la révolution que nous nous y opposerons", a déclaré Jaber ben Hasan, militant des droits de l''homme. "Nous sommes ici pour offrir la victoire à l''Etat laïc", a-t-il poursuivi.

Si les islamistes n''ont pas joué un rôle moteur dans le soulèvement de la fin 2010, début 2011, un vif débat se développe aujourd''hui sur le rôle de la religion dans les institutions.

Sortis victorieux des élections, les islamistes du parti Ennahda (Renaissance), qui gouvernent avec deux partis laïcs, ont promis de respecter le modèle social tunisien, s''engageant notamment à ne pas rendre le port du voile obligatoire pour les femmes ou à ne pas interdire la consommation d''alcool.

Source : Reuters