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En RCA, Djotodia "prêt à discuter" avec les milices chrétiennes

15 décembre 2013, 09:07

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En RCA, Djotodia "prêt à discuter" avec les milices chrétiennes

Le président de transition centrafricain et ancien chef de la Séléka, Michel Djotodia, s'est dit prêt samedi à tendre la main aux milices chrétiennes "anti-balaka" et à discuter avec elles, à l'heure où les violences interreligieuses ont fait plus de 600 morts en dix jours selon l'Onu.

 

Ces milices chrétiennes, qui se sont constituées pour se défendre face aux exactions commises par les combattants de la Séléka, à majorité musulmane, ne "sont pas nos ennemis, ce sont nos frères", a-t-il dit dans une interview à RFI diffusée samedi.

 

Les deux camps se sont récemment rencontrés à la demande des anti-balaka (anti-machette), "un geste salutaire", a-t-il estimé.

 

Les anti-balaka "ont posé quelques préalables, nous sommes prêts à accéder à certains de ces préalables", a indiqué Michel Djotodia.

 

"Je vais demander à tous les anti-balaka de sortir et (leur dire) qu'ils ne seront jamais inquiétés. Dans ce cadre précis, d'ailleurs, nous allons prendre des mesures pour pouvoir libérer certains qui sont déjà dans nos murs."

 

Parmi les conditions préalables posées par les milices chrétiennes, "leur sécurité", une loi d'amnistie, et que "les Gbayas (l'une des principales ethnies du pays-ndlr) soient représentés dans le gouvernement", a précisé le chef de l'Etat.

 

"Ce point précis doit faire l'objet de débat. Nous verrons, nous allons continuer la discussion avec eux pour voir comment on peut décanter la situation".

 

Prié de dire s'il était prêt à discuter avec les anti-balaka, Michel Djotodia a répondu : "Je suis prêt non seulement avec les anti-balaka, avec tous ceux qui sont épris de paix et de justice, je suis prêt à tendre la main."

 

Selon le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), les combats et violences interreligieuses ont fait plus de 600 morts depuis le lancement de l'opération Sangaris dans le pays, le 5 décembre dernier.

 

Cette opération, menée aux côtés de la force africaine Misca, vise à mettre fin aux exactions et aux violences et de rétablir la sécurité dans le pays livré au chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars par la Séléka.

 

Jeudi, des anti-balaka ont tué 27 musulmans à Bohong, un village situé à 75 km de Bouar, une localité de l'extrême Ouest centrafricain, selon le Bureau des droits de l'homme des Nations unies.