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En exil depuis 30 ans : L’ex-maire Sadick Ameerally assassiné à Paris

24 juin 2011, 00:00

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En exil depuis 30 ans : L’ex-maire Sadick Ameerally assassiné à Paris

Il avait fui Maurice au début des années 80 à la suite d''une affaire de falsification de chèques au préjudice de la mairie de Beau-Bassin/Rose-Hill. Il a été poignardé à mort dans la capitale française cette semaine.

Il aura connu une fin des plus tragiques. Sadick Ameerally, dit Siddick, 53 ans, un ancien maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, a été poignardé à mort dans son magasin situé au 26 rue Taylor, dans le 10e arrondissement de Paris, en France, dans le courant de cette semaine.

Son cadavre a été découvert par la brigade criminelle de Paris dans la matinée du jeudi 23 juin, celle-ci ayant été alertée par les commerçants du quartier quant à son absence. A Maurice, ses proches attendaient encore, au soir du vendredi 24 juin, les conclusions de l’autopsie et des résultats de l’enquête.

Le quinquagénaire effectuait des travaux de rénovation dans son magasin spécialisé dans la vente des produits textiles quand il a été tué. « En fait, il était en instance de divorce avec sa femme. Il lui arrivait de dormir dans le magasin », confie son frère, Noorani. Ce dernier doit prendre l’avion au début de la semaine prochaine pour assister aux funérailles de la victime qui s’était exilée en France depuis maintenant trente ans. Celle-ci avait refait sa vie au pays des Droits de l’homme après avoir quitté Maurice précipitamment.

Originaire de la rue Corps-de-Garde, à Trèfles, Sadick Ameerally s’était fait connaître en 1977 en se faisant élire, à l’âge record de 19 ans, en tant que conseiller municipal. C’était les années de braise, il était syndicaliste et avait brigué les suffrages sous la bannière du Mouvement militant mauricien (MMM).

Adjoint au maire pendant ce mandat, il était passé dans les rangs du Parti Travailliste (PTr) et s’était fait remarquer en tant que maire au début des années 1980. Il a été mêlé à une affaire de falsification de chèques au préjudice de la mairie des villes-sœurs.

Avant que la police ne procède à son arrestation, Siddick Ameerally avait vite fait de prendre l’avion pour la France où il avait réclamé l’asile politique, explique son frère. « Il avait prévu de rentrer après trois décennies passées loin du pays. Comme il y avait prescription sur le délit qu’il avait commis, il avait entamé des démarches en ce sens. Il vient de m’en parlé lundi dernier», soupire Noorani.

C’est lors de sa cavale que Siddick Ameerally a demandé à sa mère de lui trouver une épouse mauricienne. Le couple s’est alors installé à Vaux-Le-Pénil, en Seine-et-Marne. Père de trois enfants, l’ancien maire était en phase d’obtenir le divorce, selon son entourage.  Issu d’une famille de huit enfants, il venait de fêter ses 53 ans le 16 juin.