Ils sont découragés. Les éleveurs de cochon, qui se fait de plus en plus rare à trouver, réalisent que ce type d’élevage devient de moins en moins rentable à cause d’un coût de production trop élevé. Une demande a été faite auprès des autorités pour qu’elles accordent un subside d’au moins 12 % sur les aliments.

Trouver un cochon à acheter devient un parcours de combattant. Les charcutiers et autres fabricants de saucisses ont de plus en plus de mal à trouver de la matière première. Les éleveurs sont, semble-t-il, découragés devant la flambée des prix des aliments pour animaux et l’absence d’un marché assuré avec un prix garanti.

Roland Meunier est un charcutier réputé dans l’île. Avec la fin de l’année qui approche, il a beaucoup de commandes en perspective. Mais il se heurte à un problème majeur qui est celui de l’approvisionnement en matière première. «Aktielma mo pe rod koson partou pa pe trouve. E souvan dimoun bizin atann pou gayn prodwi acoz napa koson», nous a-t-il déclaré en début de la semaine dernière. Il se dit disposé à offrir Rs 40 le demi-kilo, sur pattes, comme prix garanti pour une période d’un an à des éleveurs, mais ne trouve pas preneur.

Du côté des éleveurs, c’est actuellement le découragement. «Bann elver realize ki zot pe pay manze koson tro ser e zot pe fer defi si. Bocou inn aret nouri», affirme Andreson Gaspard, président de la Pig Breeders’ Association. Germaine Pierre Louis, de Roche-Bon- Dieu abonde dans le même sens. Elle ajoute qu’elle s’est vue obligée de réduire drastiquement son élevage. «Mo depans tro bokou lor manze akoz sa mem mo finn diminye kantité koson», dit-elle. Les Rodriguais sont aujourd’hui nombreux à pratiquer cet élevage comme une activité traditionnelle pour avoir un cochon à la portée de la main les jours de fête, notamment à l’occasion d’une première communion, d’un mariage ou encore en fin d’année.

Ils sont nombreux à affirmer que ce type d’élevage devient de moins en moins rentable à cause d’un coût de production trop élevé. Il faut savoir qu’un sac de 50 kg d’aliments pour animaux coûte entre Rs 900 et Rs 1100. Selon Andreson Gaspard, le prix de vente d’un cochon sur pattes varie entre Rs 30 et Rs 35 le demi-kilo.

Il suggère que les autorités accordent un subside d’au moins 12 % sur les aliments et que le prix de vente soit de Rs 35 le demi- kilo, au minimum. Le président de la Pig Breeders’ Association est d’avis que l’amendement des modalités des subsides sur le fret concernant les aliments pour animaux, annoncé dans le dernier discours du budget, n’apportera pas de solution à ce problème.

Pour le charcutier Roland Meunier, il faut surtout un changement de mentalité et de pratique chez les éleveurs afin d’être plus professionnel. C’est ainsi, dit-il, qu’ils seront en mesure de produire un porc de qualité capable de répondre aux exigences de la bonne charcuterie. Certains éleveurs trouvent cependant que c’est difficile, dans le contexte actuel, de répondre aux exigences de Roland Meunier.