Publicité

Élection présidentielle à Madagascar : la date du 24 juillet à oublier

18 juin 2013, 10:05

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Élection présidentielle à Madagascar : la date du 24 juillet à oublier

Les bulletins uniques ne pourront jamais être imprimés avant le 24 juillet. La Cenit devra se réunir avec les experts des Nations unies pour décider d’un nouveau calendrier.

Il ne reste plus que l’officialisation. L’élection présidentielle du 24 juillet n’aura pas lieu. Même si elle s’était bien gardée de prononcer le mot «report», les déclarations de Béatrice Atallah, présidente de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (Cenit), ne pouvaient être plus claires.

«La Cenit a déjà été notifiée de l’existence du décret concernant le report de cette élection. Nous ne pouvons pas l’ignorer», a déclaré la patronne de la Cenit à l’issue d’une rencontre avec des représentants du gouvernement hier lundi 17 juin, à son bureau à Alarobia.

Par ailleurs, Béatrice Atallah a également avancé un autre argument de poids. Les bulletins uniques ne seront jamais imprimés avant la date du 24 juillet. D’abord, l’Afrique du Sud, qui s’était déjà engagée à prendre en charge cette opération, vient de se rétracter. «Je pense que ce n’est plus la peine de le cacher à la population malgache. L’Afrique du Sud vient d’annoncer qu’elle suspend sa décision d’assurer cette impression du bulletin unique», a-t-elle déclaré.

Et le recours aux imprimeurs locaux s’avère être impossible dans le contexte actuel. Rien que la procédure pour lancer l’appel d’offres nécessitera beaucoup de temps. Par ailleurs, une consultation effectuée auprès de l’imprimerie nationale aurait révélé que la capacité disponible de celle-ci est limitée à trois millions de bulletins, si l’on tient compte de l’échéance du 24 juillet. «Il faudra, par exemple, importer du papier», avance une source proche du dossier.

Sur un autre point, à cause de la situation actuelle, les financements venus des partenaires techniques sont déjà en partie suspendus. L’acheminement des neuf millions de cartes électorales, par exemple, est bloqué au niveau des régions. «Pour l’instant, c’est le transport des bulletins jusqu’aux régions qui a été approuvé. La suite reste un point d’interrogation», souligne la patronne de la Cenit. Concernant l’issue de la rencontre avec des représentants du gouvernement hier, elle n’a abouti à aucune décision majeure.

D’ailleurs, alors que la réunion était supposée être organisée en présence de tous les membres du gouvernement, seuls deux ministres ont été présents, à savoir celui des Finances et du budget, Hery Rajaona­rimampianina, et celui des Relations avec les institutions, Victor Manantsoa.

«Seul le Premier ministre Omer Beriziky a déjà prévenu de son absence à cette rencontre», révèle une source qui a également évoqué que la date du 23 août avancée par le gouvernement pour reporter les élections n’a pas été discutée. «La Cenit a d’emblée fait savoir sa position, à savoir qu’elle ne peut rien décider sur la date de l’élection sans une concertation avec les experts des Nations unies», poursuit notre interlocuteur.

Aux dernières nouvelles, la Cenit tiendra une assemblée générale aujourd’hui mardi 18 juin. L’envoi d’une lettre auprès des Nations unies sera discuté à cette occasion en vue de la tenue d’une éventuelle réunion commune entre les deux parties. Réunion qui se penchera sur les questions du calendrier. Les Nations unies pourraient ensuite dépêcher des experts à Madagascar ou mandater l’équipe déjà présente au pays, conduite par Fatma Samoura, pour participer à cette réunion. Pour l’heure, la suite reste dans le flou total.