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Egypte : Un nouveau gouvernement pour apaiser la rue

21 juillet 2011, 00:00

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Egypte : Un nouveau gouvernement pour apaiser la rue

Le nouveau gouvernement égyptien du Premier ministre Essam Charaf a prêté serment jeudi dans le cadre d''''un remaniement réclamé depuis plusieurs jours par les manifestants de la place Tahrir, qui exigent une accélération des réformes.

Dix-huit nouveaux ministres, soit plus de la moitié du gouvernement, ont ainsi fait leur entrée dans le nouveau cabinet égyptien, avec des changements opérés notamment aux portefeuilles clés des Affaires étrangères et des Finances.

Les ministres ont prêté serment devant le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige l''Egypte depuis la chute de l''ancien président Hosni Moubarak, survenue le 11 février.

La plupart des nominations avaient été arrêtées le week-end dernier et la cérémonie devait initialement se dérouler lundi. Mais l''hospitalisation du Premier ministre, victime d''une chute de tension lors de ces discussions, a repoussé de trois jours la prise de fonctions officielle des nouveaux ministres.

Les derniers détails de ce remaniement, notamment sur les noms des prochains ministres du Commerce et de l''Industrie, et de la Communication ont été finalisés dans la matinée de jeudi.

L''initiative politique d''Essam Charaf est destinée à calmer la colère des manifestants qui campent sur la place Tahrir depuis le 8 juillet.

"CE N''EST TOUJOURS PAS SUFFISANT"

Ceux-ci réclament en effet au CSFA des réformes politiques et économiques plus rapides, ainsi qu''une purge plus profonde de l''ancien régime.

"Cela risque de calmer un peu le peuple et ce n''est toujours pas suffisant car (...) les gens attendaient des changements aux ministères de l''Intérieur et à la Justice", confie un expert à la tête d''un groupe de réflexion égyptien, Adel Soliman.

"Mais il est évident que le Premier ministre ne dispose pas des pleins pouvoirs pour les remplacer et qu''il est sous pression", ajoute cet analyste.

Le ministre de l''Intérieur, Mansour al Issaoui, a été confirmé dans ses fonctions. En Egypte, l''opinion demeure partagée sur ce responsable qui a ordonné récemment le renvoi de centaines de policiers impliqués dans des violences lors de la "Révolution du Nil".

Certains pensent en effet que son action a été aussi courageuse que positive, tandis que d''autres, estiment qu''il n''est pas allé assez loin afin de mettre un terme à la culture de l''impunité qui règne, selon eux, au sein des services de sécurité égyptiens.

Sauf retournement de situation, ce nouveau gouvernement devrait rester en fonction jusqu''aux élections législatives, qui doivent en principe se tenir à l''automne.

Les législatives seront les premières élections organisées dans le pays depuis la révolte populaire qui a conduit à la chute d''Hosni Moubarak.

A cette époque, le CSFA avait annoncé l''organisation de ce scrutin en s''engageant à transférer le pouvoir à la société civile à l''issue du vote.

(Source : Reuters)