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Egypte : Frères musulmans et armée discutent de la transition

26 juin 2012, 00:00

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Après la victoire de Mohamed Morsi à l''''élection présidentielle, l''armée égyptienne et les Frères musulmans semblent avoir rapproché leurs positions sur l''étendue des pouvoirs du chef de l''Etat et sur le sort réservé au Parlement dissous il y a dix jours.

Ainsi, il est probable que seules les candidatures individuelles au Parlement invalidées par la Haute Cour constitutionnelle feront l''objet d''un nouveau scrutin, ce qui évitera de repartir de zéro et de devoir réélire la totalité de l''Assemblée, y compris les élus au scrutin de liste, a-t-on appris mardi auprès des Frères musulmans."Nous tentons de parvenir à un compromis sur plusieurs sujets afin d''être en mesure de travailler ensemble", a dit Essam Haddad, responsable des Frères musulmans et proche conseiller de Morsi.

Les discussions portent aussi sur les pouvoirs du président, fortement rognés par un décret adopté à la mi-juin, alors que se déroulait le second tour de l''élection, par le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis la chute d''Hosni Moubarak en février 2011.

Un président sans aucun pouvoir ?

Face à la dissolution du Parlement et à la réduction des prérogatives présidentielles, les Frères musulmans avaient dénoncé un "coup d''Etat"."Nous ne pouvons accepter d''avoir un président sans aucun pouvoir. Il s''agit de revenir sur les restrictions (imposées par les militaires) afin que le président Morsi soit en mesure de tenir les promesses qu''il a faites au peuple", a ajouté Essam Haddad.

Selon lui, l''armée devrait conserver le contrôle de son budget et de ses affaires internes mais n''aura pas à se mêler de la rédaction de la nouvelle Constitution. Dans les décisions annoncées le 16 juin, les militaires se réservaient un droit de veto sur les articles de la nouvelle loi fondamentale qui leur déplairaient. Les négociations portent aussi sur la nécessité pour l''assemblée constituante de cent membres "de pouvoir travailler sans subir les ingérences des généraux", a souligné Haddad.

Un autre responsable des Frères musulmans, qui a requis l''anonymat, a précisé que les militaires avaient accepté de renoncer à leur droit de veto sur la composition de l''assemblée constituante à condition qu''une dizaine des islamistes soient remplacés par des ''technocrates'' appuyés par l''armée.

Répartition des portefeuilles

Les négociateurs des Frères musulmans et les généraux se seraient également mis d''accord sur la répartition des portefeuilles dans le prochain gouvernement, a-t-il précisé.

"Les ministères des Finances et des Affaires étrangères iront aux Frères musulmans à condition que ceux-ci renoncent à ceux de la Défense, de l''Intérieur et de la Justice."

Le nouveau chef de l''Etat prêtera serment samedi prochain, probablement devant la Haute Cour constitutionnelle car le Parlement n''a plus, provisoirement, d''existence légale.Une cérémonie devrait également être organisée par les Frères musulmans place Tahrir, dans le centre du Caire, haut lieu de la "révolution du Nil" l''an dernier, a dit Yasser Ali, un autre conseiller de Mohamed Morsi.

Marwa Awad /Reuters