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Education secondaire : la menace de fermeture se précise pour nombre de collèges privés

23 janvier 2011, 00:00

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Education secondaire : la menace de fermeture se précise pour nombre de collèges privés

L’offre est là, mais la demande, parfois n’y est pas. Tous les ans, un certain nombre d’établissements scolaires, souvent les mêmes, ont très peu d’élèves. Deux collèges ont carrément dû fermer leurs portes cette année et d’autres, pourraient ne plus opérer l’an prochain si leur intake ne s’améliore pas.

Chaque année, certains établissements primaires et secondaires affichent un taux de remplissage inférieur à leur capacité. Ils n’enregistrent pas un nombre satisfaisant d’élèves pour différentes raisons. En 2011, le Grand-Bois College à Savanne et le Byron College à Flacq ont dû fermer leurs portes.

L’existence même de plusieurs collèges privés est menacée. Diverses sources observent que le Bradley College à Montagne-Longue, le Collège des Ville-Sœurs à Beau-Bassin ainsi que l’Alpha College à Port-Louis risquent bien de ne plus ouvrir l’an prochain, si ces établissements continuent de manquer d’élèves.

Selon un cadre du ministère de l’Education, un collège privé qui compte moins de 150 élèves dans la filière mainstream et moins de 25 en filière pré-vocationnelle, donc moins de 175 élèves, ne recevra pas de subside du gouvernement. «L’Etat donne de l’argent aux collèges privés par tête d’élève», explique cet informateur.

Cela signifie que moins un collège a d’élèves, moins il sera subventionné. Toutefois, si la fermeture du Bradley College est due au manque d’élèves, ce n’est pas toujours pour une telle raison qu’un collège est obligé de fermer ses portes. Dans le cas du Grand-Bois College, la fermeture est attribuable aux relations industrielles tendues entre la direction et les enseignants.
Harris Bachwa, membre de l’exécutif de la Fédération des managers des collèges privés, confirme que le secteur des collèges privés accuse une réduction dans le nombre d’admissions depuis plusieurs années. Cette fédération regroupe environ 90 établissements privés, dont les 15 collèges du Bureau d’Education Catholique (BEC).

A son avis, cette baisse est due, d’une part, au fait que 35 nouveaux collèges d’Etat sont opérationnels depuis 2003, et, d’autre part, à une baisse démographique de la tranche d’âge concernée.

Cependant, la Fédération des managers des collèges privés est déterminée à éliminer cette réduction du taux de remplissage dans le secteur des collèges privés. «Nous sommes en négociation avec le ministère de l’Education pour trouver des solutions», déclare Harris Bachwa, par ailleurs manager du Friendship College à Goodlands.

L’une des suggestions de la Fédération au ministère de l’Education est la révision de la capacité des classes, à la baisse. «Si une classe est composée de 40 élèves aujourd’hui, nous pourrions la réduire à 35 élèves par classe. Ainsi, il y aura moins de places dans les collèges les plus prisés, à l’instar de ceux du gouvernement. Plus d’élèves se tourneront alors vers les collèges privés», explique-t-il.

Une autre proposition de la Fédération des managers des collèges privés est la révision des conditions pour les admissions en Lower Six.

«Actuellement, un enfant est admis en Form VI, s’il a réussi la Form V avec un minimum de quatre credits. Nous pourrions être moins rigides. Nous pourrions les laisser accéder à la Form VI avec trois credits. Nous pourrions aussi revoir le nombre de sujets principaux et subsidiaires pour faire la Form VI. Par exemple, permettre d’autres combinaisons au lieu de faire trois matières principales et deux subsidiaires. A cause de la restriction que posent les critères actuels, il y a pas mal d’enfants qui ne peuvent pas poursuivre leurs études jusqu’en HSC», soutient Harris Bachwa.

Suivant cette logique, si plus d’enfants sont promus en Form VI, le nombre d’élèves sur le marché augmentera et les collèges privés pourront en bénéficier.

Ce porte-parole de la Fédération des managers des collèges privés tient à faire ressortir que bon nombre de collèges privés disposent de meilleurs infrastructures et équipements pédagogiques que certains collèges d’Etat.


Au niveau du primaire, il y aussi des écoles qui ne sont pas remplies à leur pleine capacité. Selon le président de la Government Teachers’ Union (GTU), Vinod Seegum, c’est notamment, le cas de Montagne Ory Govt School, J.T Ramssoondar Govt School à Solferino, Verdun Govt School, le Trou aux Biches Govt School, l’école Ste Thérese RCA à Forest Side, et Henry Buckwell à Rose-Hill.

«Les parents croient que ces écoles ne sont pas aussi bonnes que les autres. Ils ne suivent pas le système du catchment area et recherchent des écoles plus connues où placer leurs enfants. Pourtant, ces écoles-là, ont d’aussi bons professeurs que les autres, appliquent le même curriculum et utilisent les mêmes livres. Si les gens de niveau social supérieur ou moyen placent leurs enfants dans les écoles plus connues, il ne restera que les enfants de familles pauvres dans les écoles moins prisées.

Bien sûr, les enfants défavorisés auront de faibles résultats, de même leurs écoles. Les meilleurs éléments qui vont dans les écoles ayant une meilleure réputation auront les meilleurs résultats et leurs écoles continueront d’être préférées aux autres», indique Vinod Seegum.

Le président de la GTU souhaite qu’il y ait une répartition plus équilibrée de bons et moins bons éléments dans chaque école, au lieu d’une concentration d’une ou de l’autre catégorie dans certains établissements.