Le ministère du Travail et la police se penchent depuis hier soir sur le décès de Xavier-Luc Brandon Lallsing, 21 ans. Ce jeune homme a été retrouvé broyé par une machine, à l’usine sucrière de Médine. Le management assure pour sa part  que les mesures de sécurité ont été respectées à la lettre (en médaillon la victime).

Toute la région de Bambous est encore sous le choc après le décès du jeune Xavier-Luc Brandon Lallsing, 21 ans. Cet employé de l’usine sucrière de Médine a connu une mort atroce dans la nuit du mardi 15 octobre sur son lieu de travail, après avoir fait une chute dans une machine, appelée le mélangeur de cendres. Celle-ci, qui se trouve à l’extérieur de l’usine, sert à convoyer les cendres de bagasse sur un camion pour être débarrassés ensuite dans les champs de cannes.

Selon la direction de l’usine, toutes les mesures de sécurité ont été respectées. « Et ce, depuis toujours », soutient Sophie Desvaux, chargée de communication de Médine Sugar Estate. Elle ajoute également que Xavier-Luc Brandon Lallsing, plus connu comme Xavier, a été formé pour son travail.

L’accident s’est produit à 21h50. Le jeune homme étant seul, aucun témoin n’a pu apercevoir ce qui s’est vraiment passé. Ce sont les cris du jeune homme qui a alerté ses collègues. La police de Bambous, collaborant avec les hommes de l’assistant surintendant de police (ASP) Daniel Monvoisin, responsable de la Criminal Investigation Division (CID) de la Western Division, étaient sur les lieux de l’accident ce mercredi 16 novembre.

Une enquête a ainsi été initiée par la police et le ministère du Travail. Le ministre de tutelle Shakeel Mohamed, a d’ailleurs indiqué qu’un premier rapport a déjà été rédigé. « Nous travaillons de concert avec la police et au courant de la journée, nous devrions boucler notre enquête », explique-t-il. Shakeel Mohamed dit également déplorer un nouveau décès d’un travailleur durant ses heures de travail. « C’est inacceptable ! », lâche-t-il.

Selon l’autopsie pratiquée par le chef du service médico-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, le jeune homme est décédé de ses multiples blessures.

Serge Jauffret, président de l''''Union des artisans de l''industrie sucrière (UASI) déplore, pour sa part, que les « travailleurs payent, une fois de plus, les pots cassés à cause d’un mismanagement ». Il réclame l’ouverture d’une enquête sur les conditions de travail au sein de cette usine, notamment en termes de santé et de sécurité. « Il faut que lumière soit faite sur les conditions de travail des employés de Médine ainsi que les mesures de sécurité. Car ce drame est le résultat d’un manque de sécurité », confie Serge Jauffret.

L’usine de Médine a temporairement suspendu toutes ses opérations jusqu’à demain, jeudi 17 novembre. Les employés ont ainsi été autorisés à rentrer chez eux ce mercredi . La plupart d’entre eux ont cependant décidé de se rendre au domicile des Lallsing, à la rue St Sauveur, Bambous, pour rendre un dernier hommage  à Xavier.

Gino Lallsing, le père de la victime, travaille également à l’usine de Médine. Il explique que la nuit du drame, ce sont ses collègues qui l’ont informé que son fils a fait une chute dans le mélangeur. « Dans un premier temps, je n’y ai pas cru. Et lorsque je suis arrivé sur place, je n’ai même pas osé regarder ce qui lui était arrivé », soupire-t-il.

Ses proches amis décrit Xavier comme un jeune homme  « tranquille et débrouillard ». Xavier Lallsing était avant tout un passionné de grosses cylindrées. Son voisin, Christophe, se rappelle de lui comme quelqu’un qui pouvait passer toute sa journée à s’occuper de sa voiture ou de sa moto.

La direction de l’usine sucrière de Médine a également affirmé que sa cellule de counseling proposera un accompagnement  psychologique aux employés qui ont été secoués par ce drame.