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Dr D.Y Patil Medical College: déposition du Medical Council au CCID lundi

23 février 2014, 18:19

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Dr D.Y Patil Medical College: déposition du Medical Council au CCID lundi

Le Conseil de l’ordre des médecins rue dans les brancards. Demain, lundi 24 février, un représentant de cette institution se rendra auCentral Criminal Investigation Department (CCID) pour réclamer l’ouverture d’une enquête sur le Dr D.Y Patil Medical College. Le conseil voudrait y voir plus clair après les révélations faites dans la mise en demeure servie à cet établissement par les médecins-étudiants Sajay Alias et Harris Joy Varghese.

 

Dans ce document, ces deux Indiens venus se spécialiser à Maurice indiquent qu’ils ont pratiqué la médecine à l’hôpital public Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, sans aucune accréditation du Medical Council. «Ces médecins disent avoir été forcés à pratiquer dans cet établissement. Ils ne sont pas n’importe qui ! On ne peut forcer un médecin à faire des consultations», s’indigne le président du Conseil de l’ordre des médecins, le Dr Baboo Servansingh.

 

«Il doit y avoir des sanctions»

 

A la base de cette mise en demeure, révélée le samedi 15 février dans les colonnes du Mauricien, et après la diffusion d’une bande sonore produite par les deux Indiens sur Radio Plus mercredi, le Medical Council a décidé de se réunir en catastrophe vendredi soir. «C’est bien grave ce qui a été dit par les deux médecins. Ils ont fait des confessions écrites, et on ne peut rester les bras croisés. Il doit y avoir des sanctions», indique le Dr Servansingh.

 

Le Conseil de l’ordre des médecins va également lancer ses propres investigations demain. En faisant un audit sur le nombre d’élèves inscrit après du Dr D.Y Patil Medical College et en déterminant combien l’ont contacté pour obtenir une accréditation temporaire le temps qu’ils terminent leurs études, le conseil espère faire la lumière sur cette affaire.

 

La direction du Dr D.Y Patil Medical College a nié toute malversation lors d’une rencontre avec la presse vendredi, mais il semble bien qu’elle n’ait pas respecté l’accord signé avec le ministère de la Santé en 2009. En vertu du Clinical Training Agreement Framework, cette filiale d’un groupe indien ne peut admettre un élève préparant une spécialisation avant qu’il n’ait été accrédité auprès du Conseil de l’ordre des médecins.

 

Fac-similé de l’accord signé entre le ministère de la Santé et le Dr D.Y Medical College.

 

Or, dans le cas des Drs Alias et Varghese, tout porte à croire que l’institution n’a pas respecté cet accord de principe. Si tel est le cas, le ministère de la Santé risque également de sanctionner l’établissement, à l’issue de l’enquête ouverte après les révélations des deux médecins-étudiants. Dans le cadre de son enquête, le ministère devra également établir si la Tertiary Education Commission (TEC) a bien fait son travail. Celle-ci, à travers son président Ashok Kumar Bakhshi et sa Quality Assurance and Accreditation Officer, Kalyani Putty-Rogbeer, avait l’obligation de s’assurer que le Clinical Training Agreement Framework était respecté par l’école dirigée par Raj Bappoo.

 

Cette affaire est suivie de près par un mouvement politique de gauche soutenant les Drs Alias et Verghese. Ceux-ci ont abandonné la maison où ils logeaient à Rose-Belle par crainte de représailles. La ministre Sheila Bappoo a de son côté mis les points sur les i : «Je suis la ministre de la Sécurité sociale et Raj Bappoo est mon mari. Si vous voulez une réaction, tournez-vous vers lui. Je n’ai rien à vous dire sur cette affaire.»