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Dons du G20 au FMI: les organisations de lutte contre le sida dont PILS révoltées

22 avril 2009, 00:00

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Dons du G20 au FMI: les organisations de lutte contre le sida dont PILS révoltées

1 000 milliards $ US viennent d’être octroyés par les pays du G20 au FMI pour l’aider à résister aux effets de la crise financière. Des organisations de lutte contre le sida trouvent cela aberrant car, au moment de rembourser cette aide, les pays bénéficiaires vont devoir couper dans leur budget de la santé et de l’éducation.

Les associations de lutte contre le sida sont en colère. Et elles le font savoir. Il n’y a que rarement de l’argent pour soutenir l’action de lutte contre le sida. Le prétexte de la crise financière a, de surcroît, réduit les chances d’obtenir un soutien financier. C’est cette même crise qui, aujourd’hui, pousse le G20 à faire don de 1 000 milliards $ US au Fonds monétaire international (FMI). Une somme qui servira à aider des pays à affronter ladite crise financière.

Or, il se trouve que le FMI exige des pays en difficulté qu’ils baissent leurs dépenses publiques une fois qu’ils sont contraints de rembourser les prêts. Cela, essentiellement dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Ce qui implique souvent que ce sont les politiques de prévention et d''''accès aux soins qui en font les frais.
 
Les raisons de la révolte
 
«Paradoxalement, depuis six mois, on affirme aux malades du sida du monde entier que l’accès universel aux traitements ne sera pas possible par manque de moyens, entrainé par la crise financière», protestent PILS, Sidaction, Health Gap, Project Ring, Act Up Paris Aides, entre autres. Et aujourd’hui le G20 déboursera une somme faramineuse sans demander des comptes «aux principaux responsables du FMI, soient banquiers, actionnaires et «boursicoteurs en tout genre».
 
Pour obtenir une idée des implications rattachées aux conditions du FMI, les organisations de lutte contre le sida citent en exemple le cas de la Lettonie. Le soutien consenti par le FMI à ce pays est conditionné à une baisse du budget de 30 à 40%. Où intervient cette baisse? Dans son budget en éducation et surtout en santé. Toutefois, «en Lettonie, 1 % des personnes vit avec le VIH. Soit le plus fort taux de prévalence à VIH en Europe», soutiennent ces ONG.

«Pour une politique de ‘soutien’ par le FMI- qui en près de 20 ans a prouvé son impact en matière de démantèlement des infrastructures sanitaires des pays du Sud- les pays du G20 ont pu trouver 1 000 milliards de dollars. Mais pour sauver le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui a sauvé plus de 2 millions de vies en 5 ans avec moins de 7 milliards de dollars, ces mêmes pays sont incapables de trouver 5 milliards de plus. 200 fois moins que pour le FMI ! Où sont les priorités!», s’insurgent les différentes organisations.
 
0,5% des 1 000 milliards de dollars au Fonds mondial sida
 
«Des centaines de milliards de dollars sont dépensés pour sauver un système financier qui a montré ses limites alors qu’il s’agit, à travers ce plaidoyer, de sauver et de renforcer une institution qui, elle, a fait ses preuves. Sous prétexte que nous sommes en crise, l’aide aux associations risque de diminuer alors que justement avec cette crise financière les problèmes sociaux risques d’empirer», explique Nicolas Ritter.
 
Pour ces organisations de lutte contre le sida, il existe deux solutions pour rétablir la justice dans cette situation. Primo, elles réclament que «le FMI partage 0,5% des 1 000 milliards de dollars qu’il vient de recevoir du G20 avec le Fonds mondial sida, sans condition». Deuxio, que «les responsables du FMI s''engage à ce que le soutien de cet organisme n’entraîne pas de coupes dans les budgets que les Etats accordent aux politiques vitales de prévention, de dépistage, d''accès aux soins, et de renforcement des systèmes de santé dans les pays pauvres».