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Divergences sur les priorités entre le gouvernement et le secteur privé

24 mars 2009, 01:00

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Le président sortant de la Chambre de Commerce et d’industrie (CCI), Ahmed Parkar, critique la volonté affirmée du gouvernement de sauvegarder l’emploi coûte que coûte.

Face à cette posture, les ministres Gokhool et Boolell insistent sur la nécessité de préserver l’harmonie sociale, et cela passe par une politique qui combat le chômage. Ce sont les positions exprimées par les parties concernées à l’assemblée générale de la Chambre de Commerce et de l’Industrie. Une assemblée qui a justement vu Ahmed Parkar passer le relais, en tant que président de la Chambre, à Kiran Juwaheer.

«Faire de la préservation de l’emploi l’objectif principal de l’Additional Stimulus Package (ASP)… envoie le mauvais signal au pays», lâche Ahmed Parkar. Il entamait la deuxième partie de son discours. La première partie était consacrée à un état des lieux de l’économie. Dont des mesures mises en place par le gouvernement pour faire face à la crise. «En situation de crise économique, aucun pays ne peut se permettre le luxe de sauvegarder l’emploi à tout prix», insiste-t-il.

«Je peux comprendre que le président soit très provocateur mais le gouvernement travaille dans l’intérêt public», affirme, de son côté, le ministre des Affaires étrangères, de l´Intégration régionale et du Commerce international Arvind Boolell. Pour le ministre, il est important de trouver le juste milieu entre les demandes du secteur privé et les besoins de la population pour que règnent l’harmonie et la paix sociale. Le ministre de l’Industrie, Dharam Gokhool, abonde dans le même sens. «Nous devons à tous prix veiller à la paix sociale», déclare-t-il à cet effet.

Le président sortant soutient également que le dégraissage au sein de certaines entreprises sera inévitable alors que d’autres seront appelées à mettre la clé sous le paillasson. Il recommande, en ce sens, au gouvernement de concentrer son énergie sur les entreprises viables et qui peuvent s’en sortir. D’autre part, Ahmed Parkar exprime son inquiétude quant aux «effets pervers» que pourraient subir les entreprises locales si le gouvernement persiste dans la direction du rehaussement du pouvoir d’achat. Il reprend également les mêmes antiennes relatives à la lenteur des procédures et à la lourdeur des conditions rattachées au déboursement des fonds d’aides aux entreprises en difficulté.

Selon Arvin Boolell, les actions du gouvernement visent avant tout l’amélioration du niveau de vie de la population. Pour ce qui de la lenteur de la bureaucratie, le ministre explique que contrairement à ce que pensent certains, il n’y a pas que les grosses firmes qui ont des difficultés mais il en est de même pour les petites et moyennes entreprises. «Nous considérons chaque cas sans distinction. Le gouvernement doit s’assurer que les fonds publics profitent à ceux qui le méritent vraiment», précise-t-il.

Arvin Boolell poursuit son discours en assurant à l’auditoire que les gros projets tels que ceux de l’agrandissement de l’aéroport et Tianli démarreront très bientôt. Il appelle le secteur privé à faire preuve de responsabilités morales, faisant allusion aux énormes profits engendrés par les entreprises privées durant les dernières années. «Nous sommes conscients des difficultés auxquelles vous êtes confrontées mais nous nous devons de considérer les gens avant le profit. Vous avez une responsabilité morale», souligne le ministre Boolell.

«La priorité des priorités doit rester la préservation de l’emploi», affirme le ministre avant de conclure sur le fait que le gouvernement et le secteur privé sont condamnés à trouver des points de convergence. Dharam Gokhool a, lui aussi, terminé son discours sur le même thème, en appelant le secteur privé à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement.

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Discours d''Arvin Boolell à l''occasion de l''assemblée générale de la MCCI