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Divergences d’opinions au Forum post-budget de la Jeune Chambre Internationale

8 novembre 2011, 00:00

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Divergences d’opinions au Forum post-budget de la Jeune Chambre Internationale

Le forum post-budget organisé par la Jeune Chambre Internationale à l’Alliance Française à Bell-Village a fait salle comble, le lundi 7 novembre. A l’occasion : quatre intervenants dont l’entrepreneur François de Grivel, l’expert-comptable Afsar Ebrahim, Thierry Vallet directeur exécutif d’AfrAsia Bank et Jayen Chellum de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (AHRIM). Et un arbitre : l’économiste Eric Ng.

« Le budget du ministre des Finances Xavier Duval comprend de petites mesures avec des impacts conséquents. Dans l’ensemble, les décisions prises sont satisfaisantes mais il faudra les réaliser de manière effective. » C’est l’avis d’Afsar Ebrahim, expert-comptable, sur le budget 2012.

Ce dernier a surtout salué les reformes fiscales, parlant même de gros nuage dissipés en ce qui concerne le port-franc. L’abolition de la taxe municipale qui était jusque-là une anomalie pour les entrepreneurs sera un boost majeur pour les petites et moyennes entreprises (PME). Toujours selon Afsar Ebrahim, l’accessibilité aux marchés et au financement pour les PME servira de moteur de croissance à ce secteur. Ce dernier a aussi trouvé positif les mesures prises pour le Corporate Social Responsibility (CSR), et le NSF Fund pour un meilleur accès au service de santé.

Cependant il dit déplorer que la baisse des investissements n’ait pas retenu l’attention. « L’argent est là, de bons projets également mais les invisible barriers to entries retardent les procédures. Si les 18 projets qui viennent d’être débloqués par la Board of Investment (BOI) avaient été considérés six mois de cela, on aurait eu six mois d’avance sur les investissements », a-t-il déclaré.

Pour Thierry Vallet, le ministre Duval a présenté un budget où chacun arrive à se retrouver d’une façon ou d’une autre.
«Sur le plan macroéconomique, il a essayé d’être très pragmatique. Il a annoncé des mesures simplistes mais plus réalistes », a souligné le banquier, avant d’ajouter qu’il espère que les facilites d’emprunt aux PME ne s’adresseront pas uniquement à une catégorie de gens.

La création du National Resilience Fund est aussi une bonne chose selon le directeur exécutif d’AfrAsia, visant ainsi les secteurs stratégiques en difficulté. Il regrette toutefois que Maurice n’ait pas encore crée de fonds souverain, décision que beaucoup d’autres pays dans la région ont déjà adopté. Quant aux projets Dream Bridge et métro léger, celui-ci espère que ceux-ci ne resteront pas au stade d’effet d’annonce.

Il faut ajouter à cela, le manque de mesure pour contrôler les dépenses de l’Etat ainsi que l’augmentation de Rs 100 à la pension de vieillesse. Thierry Vallet pense que le Xavier Duval aurait pu être plus généreux : « Mais pour cela, il faudrait plus de revenus dans les caisses du gouvernement », a-t-il poursuivi.

La seule mesure positive dans le secteur touristique est l’ouverture de l’accès aérien. Une mesure qui selon le banquier bénéficiera non seulement au tourisme mais également à l’industrie financière.

Quant à Jayen Chellum, il trouve que le ministre des Finances a été plus politicien que technicien après ses commentaires pré-budgétaires et que rien n’est fait pour attirer les investissements étrangers.

« Le Père Noël est passé en novembre, laissant penser à une possibilité d’élections municipales ou générales prochaines derrière la porte. Nous vivons des secousses sur le plan international et nous ne pouvons continuer comme cela sans une réflexion poussée pour mener à bien l’économie », a-t-il expliqué.

Jayen Chellum a mis en avant l’absence de décision en ce qui concerne le combat contre la corruption, le gaspillage des fonds publics ou encore la promotion de produits locaux pour consommer local. Il a également déploré la baisse de démocratie au niveau des collectivités locales vers une centralisation de la Mauritius Revenue Authority (MRA).

En conclusion, il a appelé à une plus grande implication du secteur privé afin de contrer les méga projets tels le métro léger et le Harbour Bridge (Dream Bridge). Des projets qui dit-il ne sont nullement des evidence-based projects mais qui coûtent des sommes énormes.

Les seules mesures qu’il a saluées sont la création d’un National Resilience Fund, les plans pour le CHA et les PME.
Auparavant, François de Grivel a lui évoqué le manque de soutien budgétaire au secteur manufacturier, concédant toutefois que le budget n’est pas qu’une affaire du gouvernement : « Le budget, c’est nous tous. Nous devons travailler de concert pour qu’il soit une réussite », a-t-il dit.