Lutchmee Karyen et Ashok Jugroop vendaient des légumes à l?extérieur du marché de Surinam depuis bientôt quinze ans. Aujourd?hui, ils sont installés à l?intérieur du marché, qui a été construit il y a quelques années à proximité de la place de taxis du village.

Leur situation n?est toutefois pas de tout repos car ils font face à une concurrence déloyale, disent-ils, d?autres marchands, en l?absence d?inspecteurs sanitaires pour mettre de l?ordre plus régulièrement. «Personne pa trouvé ni pou ramas cash pou permis ni pou contrôlé. Sa ape dire plis qui six mois», témoigne Lutchmee.

Selon Ashok, cette absence prolongée d?inspecteurs sanitaires sur place a occasionné la mise en place d?un marché parallèle juste à l?arrière du marché de Surinam. «Il y a un propriétaire qui met son terrain à la disposition des marchands qui viennent de Bois-des-Amourettes, de Mahébourg et d?autres régions. Nous avons payé une grosse somme d?argent pour avoir un permis pour opérer en toute légalité tandis que d?autres le font de manière illégale sans être punis», déplore Ashok.

Lutchmee et Ashok envisagent sérieusement de ne plus payer leur étal à l?intérieur du marché et d?aller s?installer eux aussi dans la rue. «Pourquoi une justice de deux poids et deux mesures. Nous investissons énormément pour gagner honnêtement notre vie. Pourquoi devons-nous payer pour les gens qui sont censés faire leur travail correctement.»

D?autres faits sont déplorés par les maraîchers, tels que les toilettes mal entretenues et les chiens errants qui rôdent dans les parages du marché et dans les environs. «Nous avons honte à chaque fois qu?on est sollicité par des visiteurs pour un besoin naturel», déclare Ashok. Pour ce qui est des chiens errants, il faut, dit-il, que les autorités prennent les mesures nécessaires pour éradiquer ce fléau.