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Deux journalistes français de RFI tués à Kidal au Mali

3 novembre 2013, 14:41

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Deux journalistes français de RFI tués à Kidal au Mali

Deux journalistes de Radio France Internationale (RFI) ont été enlevés puis tués samedi 2 novembre au cours d’un reportage à Kidal dans le nord du Mali, ont annoncé les autorités françaises.

 

François Hollande, qui réunira dimanche matin les ministres concernés pour établir précisément les conditions de cet assassinat, a qualifié d’acte odieux la mort des deux journalistes.

 

«Le président de la République a appris avec consternation la mort de deux journalistes de Radio France Internationale, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, au nord du Mali. Il exprime son indignation à l’égard de cet acte odieux», a déclaré la présidence dans un communiqué.

 

François Hollande s’est entretenu par téléphone avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, a indiqué la présidence. «Les deux Présidents ont marqué leur volonté de poursuivre sans relâche la lutte contre les groupes terroristes qui restent présents au Nord du Mali», a ajouté l’Elysée.

 

Claude Verlon et Ghislaine Dupont ont été enlevés par un groupe armé, a dit le ministère français des Affaires étrangères.

 

Alertée par un ressortissant malien vers 13h15, l’armée française a retrouvé le véhicule des ravisseurs à l’arrêt à une dizaine de kilomètres à l’est de Kidal, auprès duquel gisaient les corps, a déclaré son porte-parole.

 

Elle n’a établi aucun contact physique ou visuel avec ce véhicule lorsqu’il était en mouvement, a également dit l’armée.

 

Plusieurs médias avaient fait état d’un survol du véhicule des ravisseurs par un hélicoptère français, voire d’une intervention des forces armées françaises.

 

Ghislaine Dupont, 51 ans, et Claude Verlon, 58 ans, s’étaient rendus de nombreuses fois en Afrique ces dernières années, a souligné RFI dans un communiqué où la radio fait part de sa tristesse et de sa colère. Ils étaient notamment allés à Kidal lors du premier tour de la récente élection présidentielle.

 

Les ravisseurs ont envoyé des tirs de sommation et forcé leur chauffeur à se coucher par terre, a raconté le bureau parisien de la radio.

 

«Ce dernier a ensuite entendu Ghislain Dupont et Claude Verlon protester et résister et c’est la dernière fois que nos journalistes ont été vus», a raconté à Paris un journaliste de RFI, qui a ensuite interrompu ses programmes en signe de deuil.

 

Les journalistes venaient d’interviewer un responsable des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ce dernier, chargé de la culture, a confirmé que l’enlèvement avait eu lieu à proximité de sa maison.

 

«Quand ils sont partis, j’ai entendu un bruit bizarre dehors, je suis tout de suite allé voir et quand j’ai ouvert ma porte, un homme enturbanné a braqué une arme sur moi et m’a dit "Rentre tout de suite chez toi!», a déclaré Ambéry Ag Rissa, contacté par téléphone.

 

Un haut responsable du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, séparatistes touaregs) et un officiel malien ont ensuite confirmé à Reuters la découverte des corps à l’extérieur de Kidal.

 

«Quelques minutes après le début de la poursuite des ravisseurs des deux Français, on nous a informés que leurs corps ont été retrouvés criblés de balles à l’extérieur de la ville», a déclaré Paul-Marie Sidibé, préfet de la localité de Tinzawaten, qui est basé à Kidal.

 

Le ministère de la Défense a précisé que les deux journalistes avaient rencontré les militaires de l’opération Serval à Bamako et leur avaient demandé de les transporter jusqu’à Kidal.

 

«Conseil leur avait été donné de ne pas s’y rendre, en raison de l’insécurité qui y persiste et de la rivalité des différents groupes qui agissent sur zone», a dit le ministère de la Défense dans un communiqué.

 

«En dépit de ce conseil, les deux journalistes ont emprunté un transport de la Minusma pour se rendre à Kidal», a-t-il ajouté.

 

Mercredi, les quatre ex-otages français du Niger libérés en début de semaine après trois ans de captivité au Sahel sont rentrés en France, où ils ont été accueillis par le président François Hollande.

 

Le président doit réunir dimanche à 9h30 à l’Elysée les ministres des Affaires étrangères, de la Justice et de la Défense.