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Démantèlement d'un camp sunnite en Irak, 13 morts

31 décembre 2013, 09:44

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Démantèlement d'un camp sunnite en Irak, 13 morts

Des affrontements ont fait 13 morts lundi lorsque la police irakienne a voulu démanteler un camp de manifestants sunnites à Ramadi, dans la province occidentale d'Anbar, a-t-on appris de sources médicales et policières.

 

Des milliers de sunnites, minoritaires en Irak, manifestent dans la région depuis décembre 2012 pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme une marginalisation de leur communauté par le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al Maliki, qui tentera d'obtenir un troisième mandat lors des élections législatives prévues en avril.

 

Selon la police, des hommes armés ont ouvert le feu sur les forces spéciales qui cherchaient à entrer à Ramadi. Dans le nord de la ville, au moins trois policiers ont été tués et quatre véhicules détruits.

 

Les corps de dix autres personnes ont été amenés à la morgue de la ville, a-t-on précisé de source médicale.

 

Des explosions et des fusillades ont retenti dans plusieurs quartiers de la ville.

 

A Falloudja, des hommes armés ont attaqué des patrouilles de l'armée déployées le long de la route qui conduit à Ramadi.

 

Le ministère de la Défense a affirmé que le camp sunnite abritait des combattants liés au réseau Al Qaïda et qu'il serait démantelé comme prévu.

 

"Un accord a été conclu dimanche soir après de longues négociations afin que les tentes soient enlevées par la police locale, sans l'intervention de l'armée", a précisé à la télévision le général Mohammed al Askari, porte-parole du ministère.

 

La tentative d'intervention de la police contre le campement de Ramadi a eu des conséquences politiques immédiates.

 

Quelques heures après un appel en ce sens d'un dignitaire sunnite influent, le cheikh Abdoul Malik al Saadi, plus de 40 députés sunnites, sur un Parlement de 325 élus, ont présenté leur démission. Ces démissions ne seront effectives qu'une fois acceptées par le président du Parlement.

 

"IMPASSE" POLITIQUE

 

Un responsable politique sunnite de premier plan, Saleh al Moutlak, a invité tous les députés du bloc Irakia à se retirer d'un processus politique parvenu, selon lui, dans "une impasse".

 

"Des élections dans un tel contexte seraient jouées d'avance, c'est pourquoi nous devrions élever nos voix pour dire que le processus politique ne peut pas se dérouler de cette manière", a-t-il dit.

 

La tension n'a cessé de grimper ces dernières semaines dans la province d'Anbar, essentiellement peuplée de sunnites.

 

L'armée y a lancé une vaste opération contre des activistes d'Al Qaïda après une attaque ayant coûté la vie à au moins 18 militaires, dont un commandant, le 21 décembre.

 

Samedi, les forces de sécurité ont arrêté à Ramadi un député sunnite de premier plan, Ahmed al Alouani, lors d'une opération qui a fait cinq morts, dont un frère de cet élu du bloc Irakia.

 

Les attaques de groupes sunnites radicaux se sont multipliées cette année en Irak et visent surtout des civils chiites, ainsi que des représentants du gouvernement et des forces de l'ordre. D'après l'Onu, plus de 8.000 personnes ont été tuées en Irak en 2013 dans des violences interconfessionnelles.

 

Outre les 13 morts de Ramadi, trois attentats distincts ont fait au moins huit morts lundi à Bagdad, a dit la police. Les cadavres de trois policiers enlevés par des hommes armés ont par ailleurs été retrouvés en bordure d'une route du faubourg d'Abou Ghraïb.

 

A Tikrit, le gouverneur adjoint de la province de Salahouddine est sorti indemne de l'explosion d'une voiture piégée à proximité de son convoi mais quatre de ses gardes du corps ont été blessés, a dit la police.

 

Au moins 10 personnes ont été blessées par l'explosion d'une voiture piégée près d'une mosquée chiite dans le sud de Kirkouk, selon la police.