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Danse : Et naissait la culture

12 mai 2010, 00:00

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Danse : Et naissait la culture

Cela commence par un accouchement. Des spasmes, des silences, des crispations, des respirations, des apaisements. Sur une bande son toute en percussions. Qu’est-ce qui naît ainsi ? C’est à la «Naissance nou kiltir» que nous a conviés Stephen Bongarçon samedi.

Pour nous montrer, avec énergie et des techniques maîtrisées, l’intégral du spectacle qui lui a valu une médaille d’or en danse aux récents Jeux de la Francophonie. C’était donc une création conçue pour la compétition. Cela se sent dans les efforts fournis par les danseurs (dont un seul élément féminin). Leur corps, leur souffle, leur nervosité, leur force sont exploités à fond. C’est à qui sautera le plus haut, bougera le plus longtemps. Il s’agit là d’artistes polyvalents aussi. En frappant sur une ravanne, «piquant» un séga endiablé. Puis en faisant se succéder sur des rythmes de plus en plus saccadés la chorégraphie plus «contemporaine».

Une danse contemporaine justement qui a attiré bon nombre d’enfants, venus avec leurs parents pour nourrir leurs yeux, leurs oreilles, leurs envies et leurs rêves. Les mouvements s’enchaînent. Avec des rappels du kathak, du séga. Tour à tour lent, très lent, avant de s’emballer. Puis de caler à nouveau. Puis de repartir de plus belle. Assez en tout cas pour que le regard puisse détailler chaque muscle saillant, chaque détail des corps des danseurs. En plein effort. Quand la peau se fait moite, devient comme un tissu lisse, une vague roulant sur la mer des muscles qui semblent palpiter. Dans tout cela, brille la ravanne. La ravanne soleil, la ravanne miroir, la ravanne brûlure. La ravanne objet de convoitise. Qui fait tour à tour rire et frissonner.

«Naissance nou kiltir», un spectacle qui reste grave dans l’ensemble, malgré les «ti la eh lolo» empruntés à quelque refrain festif.

A.G.-H