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Dans le coma depuis janvier, le suspect meurt d’anémie et de déshydratation

15 mars 2011, 00:00

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Dans le coma depuis janvier, le suspect meurt d’anémie et de déshydratation

Les parents de Dominique Perraud, le suspect de meurtre tombé dans le coma le jour de son arrestation, soupçonnent que celui-ci ait été victime de brutalité de la part de la MCIT de Curepipe. Il est décédé ce mardi 14 mars d’un dessèchement du corps par manque d’alimentation. (Photo: Pierre Savrimuthu  au centre, en médaillon Dominique Perraud)

Ses proches crient à la brutalité policière. Dominique Perraud, le suspect arrêté le mercredi 5 janvier par la Major Crimes Investigation Team (MCIT) de Curepipe pour meurtre, est mort d’une anémie caractérisée et de déshydratation sur son lit d’hôpital dans la nuit du mardi 14 mars.

Agé de 38 ans, cet employé de la pâtisserie curepipienne « Vatel Bleu » avait été admis à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Jawaharlall Nehru, à Rose-Belle le jour même de son arrestation. Il se plaignait alors de vives douleurs à la tête.

Le suspect avait fini par sombrer dans le coma après qu’un caillot de sang ait été décelé dans son cerveau. Le lendemain de son hospitalisation, ses proches ont fini par retenir les services de l’avocat Rama Valayden et du médecin légiste Amah Charrya Gujjalu, ancien No. 2 du service médicolégal de la police, pour déterminer s’il a bien été victime de violence policière.

D’après les recoupements d’informations des proches de Dominique Perraud, il a été le premier suspect arrêté dans le cadre de l’enquête de la MCIT sur le corps en état de décomposition avancé découvert dans un baril - un « drum » - à Camp Caval. Appréhendé à 11 heures, ce c’est que quatre heures plus tard qu’il a été dirigé vers l’hôpital de Rose-Belle.

Une fois sur la table d’opération, les chirurgiens ont dû traiter le suspect victime d’une hémorragie cérébrale. Pour eux, ses blessures s’apparentent à des coups reçus à la tête, voire une lourde chute. La deuxième hypothèse est privilégiée par les Casernes centrales, Dominique Perraud étant décrit comme un ivrogne invétéré, d’où son implication dans le meurtre de l’homme du baril, Renganaden Luchoomanen, un ami de beuverie.

A l’issue de son opération, les médecins traitants de Dominique Perraud ne lui accordaient aucune chance de survie. Il était cliniquement mort et ses proches envisageaient même une demande auprès d’un magistrat pour le débrancher... Il était alors question d’une plainte formelle contre la MCIT de Curepipe.

Toutefois, l’autopsie du No. 2 du service médicolégal de la police, le Dr Maxwell Monvoisin semblent vouloir changer la donne. Bien que Dominique Perraud ait été victime d’un accident cérébral, le médecin a découvert que c’est à cause de son état végétatif qu’il est décédé. Son corps s’est carrément desséché.

Le Dr Gujjalu, qui a assisté à l’autopsie, estime qu’une enquête doit être ouverte quant l’origine de l’hémorragie cérébrale de Dominique Perraud. Il déplore quand même que ce dernier soit mort de cachexie, c’est-à-dire une perte de poids et de dessèchement, à l’hôpital où il était censé être alimenter par voie de tubes reliés à son système digestif.

Enterré ce mardi 15 mars au cimetière de Bigara, le pâtissier a toutefois été confondu dans le meurtre de Renganaden Lutchoomanen. Pierre Savrimuthu, 70 ans, un ami commun a expliqué comment Dominique Perraud, Lindsay Maurice et lui-même ont tabassé la victime âgée de 59 ans la nuit du 26 décembre.

Ils descendaient une bouteille comme à leur habitude quand une dispute a éclaté. Renganaden Lutchoomanen ayant rendu l’âme après les coups de pieds et de poings, ils l’ont placé dans un baril avant de le balancer dans un ravin.