Publicité

Danemark: ce que change la victoire de la gauche

16 septembre 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Danemark: ce que change la victoire de la gauche

C''''est grâce à l''appui de petits partis que les sociaux-démocrates ont remporté les élections législatives jeudi au Danemark. Cette victoire met fin à une décennie d''un gouvernement de droite sous influence populiste, rappelle L’EXPRESS.fr.

Pour la première fois, le Danemark sera gouverné par une femme, la sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt. Tel est le résultat des élections générales du jeudi 15 septembre, qui a redéfinit en profondeur tout le paysage politique de cette nation de 5 millions d''habitants, après une décennie de gouvernement de droite. Les sociaux-démocrates gouvernent désormais dans trois des quatre pays nordiques : Norvège, Finlande, Danemark. Pays le plus peuplé de Scandinavie, La Suède (9 millions d''habitants) fait désormais figure d''exception. 

Leader de l''opposition depuis 2005, Helle Thorning-Schmidt, 44 ans, est la première femme à diriger le parti social-démocrate danois. Elue députée européen en 1993 à l''âge de 27 ans, elle siège au parlement national (Folketing) depuis 2005. Mère de deux enfants (Johanna et Camilla), mariée au fils de l''ancien leader du Parti travailliste britannique (1983-1992) Neil Kinnock, cette élégante blonde a parfois été raillée pour son style BCBG, essentiellement au sein de son propre camp où certains la surnomment "Gucci-Helle".  

Dans ce pays traditionnellement gouverné par des coalitions, la gauche l''a emporté de justesse : 92 sur 179 sièges parlementaires, selon les dernier décompte cité par Reuters. Cela  grâce à l''appui du parti de centre-gauche Radikale et de la Liste de l''Union (extrême gauche), deux formations également dirigées par des femmes: respectivement Margrethe Vestager et Johanne Schmidt-Nielsen. 

Définir un programme de gouvernement susceptible d''être soutenu au parlement par l''ensemble de la gauche ne sera pas une mince affaire. Car les différentes formations divergent sur de nombreux dossiers : réforme des retraites, lois sur l''immigration, contrôle aux frontières, politique économique. 

L''ascension des populistes enrayée

Outre le surgissement de trois femmes au premier plan de la vie politique danoise, l''autre événement du scrutin est le recul du Parti du Peuple -d''ailleurs également dirigé par une femme, Pia Kjaersgaard. Depuis une décennie, cette formation de la droite populiste faisait la pluie et le beau temps sur le débat public. Elle possédait surtout un quasi-droit de veto sur les décisions gouvernementales, compte tenu de son poids au parlement. L''influence du PP était telle qu''il avait obtenu un durcissement drastique des lois d''immigration, comme dans aucun autre pays d''Europe. 

Le Parti du Peuple passe de 13,9% à 12,3% et perd 3 sièges au Parlement (22 contre 25 en 2007). Ce recul peut sembler faible. Mais il est hautement symbolique: depuis sa création en 2001, le Parti du Peuple progressait à chaque scrutin. C''est la première fois que la formation Pia Kjaersgaard essuie un tel revers électoral. Il n''est pas impossible que la tuerie de cet été en Norvège (77 morts), et le discours de haine véhiculé par son auteur, le militant d''extrême droite Anders Breivik, ait pesé, à la marge, dans ce résultat.

(Sources : L’EXPRESS.fr & Reuters)