Publicité

Damien Guillemin, jongleur des mots

8 mars 2014, 10:33

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Damien Guillemin, jongleur des mots

Un passé de chanteur, un présent de slammeur et de danseur. Dans un monde où toutes les passions s’entremêlent et se retrouvent, M’sieur Dam, de son nom de scène, fait vibrer le coeur et l’âme de son public avec ses mots, son humour noir et sa façon totalement rock ‘n’ roll d’investir la scène et de traiter des sujets qui interpellent.

 
Salamalecs du slamtimbanque, spectacle proche de la réalité et d’une durée d’une heure présenté le samedi 8 mars, lui a permis de raconter l’histoire du slam le temps d’un voyage avec les mots.
 
Damien Guillemin, vainqueur de la Coupe de la Ligue de Slam 2012 en France, a eu la musique comme premier amour. Dès le départ, son approche musicale le démarquait des autres jeunes de son époque.
 

«Le slam offre une liberté d’expression»

 
Cet amour le mène à un groupe de rock fusion nommé Backchich dont il est le chanteur, auteur, compositeur et interprète. En 2004, son coeur a commencé à battre pour un autre univers artistique. Le slam l’a touché en plein coeur. Son histoire d’amour avec les lettres et les mots ne faisait que commencer.
 
Il s’embarque alors pour un voyage sans fin et lance lesateliersslam.com, la première association de slam à Reims, en France. «J’étais déjà dans un processus d’écriture. J’avais pleins d’idées. J’écrivais à droite et à gauche. Mais quand on écrit une chanson, on est limité, il n’y a pas cette liberté d’expression qu’offre le slam. Je me suis engouffré pieds et poings liés dans ce mouvement-là.»
 

«Dénoncer tous les méfaits de l’homme»

 
Le slam lui ouvre des portes et lui permet de faire de belles rencontres, notamment avec la danse. Un chorégraphe se tourne vers lui pour écrire un slam sur la déforestation à l’occasion d’un spectacle qui s’intitule Fôret de larmes. «Comme c’est un sujet qui me touche, j’ai accepté de dénoncer tous les méfaits de l’homme sur l’humanité.»
 
Ses trente années au compteur ne l’empêchent pas de suivre une formation pour améliorer son art et cela le mène inéluctablement vers une carrière de danseur professionnel.
 
Entre la danse et le slam, son coeur balance. «La danse m’a fait redécouvrir le slam: comment rendre la performance plus vivante, tenir son corps sur scène, aborder la voix, car le corps et la voix sont intimement liés», explique le slammeur.
 

Des textes qui interpellent

 
La plume affinée, parfois complexe, de M’sieur Dam s’amuse à rendre perplexe son auditoire. «J’écris des textes qui peuvent être très rock ‘n’ roll. Je peux devenir le poil à gratter de quelqu’un ou je peux raconter comment se suicider avec l’asthme. Je traite de la pédophilie avec un humour noir totalement décalé jusqu’au point où le public ne sait plus s’il doit applaudir ou siffler à la fin.»
 
Des textes qui interpellent. Le jeune homme dit d’ailleurs souhaiter se battre pour ses convictions et utiliser sa voix pour véhiculer certaines valeurs, pour toucher tout le monde en toute humilité. «Toucher les gens et les rendre meilleurs, c’est un combat. Je veux pouvoir propager la bonne parole, une parole que les gens écoutent. Si j’ai l’opportunité d’apporter une touche d’espoir autant en faire bon escient.»