Le panel syndical du secteur transport souhaite qu’une enquête soit initiée à la Compagnie Nationale de Transport pour faire la lumière sur le déficit de Rs 51 millions enregistré par la corporation.

« Il y a anguille sous roche ». C’est en ces termes que les syndicats des employés du transport en commun ont lors d’une conférence de presse, ce jeudi 21 avril, au bureau de la Government Teachers’ Union (GTU), à Port-Louis, défini la situation précaire dans laquelle se trouve actuellement la Compagnie Nationale de Transport (CNT). Ils réclament l’institution d’un « Fact Finding Commitee », pour déterminer la cause du déficit de Rs 51 millions à la corporation.

Dans une lettre adressée aux syndicalistes un groupe de travailleurs de la CNT, fait ressortir que la corporation a toujours réalisé des profits dans le passé. Ils accusent le président du conseil d’administration de la CNT, Ashwin Dookun et le directeur général, Robin Soonarane, de «mener la corporation à la banqueroute».

Selon Wakil Lalloo, président du Union of Bus Industry Workers (UBIW), au fil des années la CNT n’a cessé de faire marche arrière. « Si 200 autobus ne sont pas mis sur nos routes avant la fin de cette année, nous allons droit vers le chaos », a-t-il dit. Il a aussi fait un appel au ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo lui demandant de «ne pas seulement amender des lois concernant des plaques d’immatriculation ou réparer des routes, mais d’aussi de se pencher sur les conditions de travail des employés de la CNT».

Wakil Lalloo fustige également les membres de la direction de la corporation, qui selon lui, n’ont apporté aucune amélioration depuis leur prise de fonctions. «Il faut qu’une enquête soit initiée à  de la CNT pour faire la lumière sur le déficit de Rs 51 millions, malgré le fait que le gouvernement ait offert une somme de Rs 112 millions en 2009», estime-t-il.

A ce sujet Venoo Ramasamy de la Transport Industry Workers Union (TIWU)  a réclamé que la somme de Rs 112 millions offerte par le gouvernement soit utilisée à bon escient. Il s’est demandé pourquoi le ministère des Infrastructures publiques et du Transport  n’a jamais initié une enquête, bien que le dernier rapport du National Remuneration Board (NRB) ait établi que la CNT véhicule pas moins de 82 millions de passagers par an.

Le syndicaliste Deepak Benydin, de son côté, affirme qu’il est convaincu que la CNT envisage un processus de privatisation. « Je pense que tout le monde est au courant des rumeurs qui courent quant à une éventuelle privatisation de la CNT », a-t-il déclaré.