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Découverte : Le Thabor, entre hier et aujourd’hui

30 août 2010, 00:00

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Découverte : Le Thabor, entre hier et aujourd’hui

Monument incontournable de Beau-Bassin, le Thabor est un lieu historique qui se réinvente au fi l du temps. Rencontre avec cette sentinelle aux cheveux blancs qui nous ouvre ses portes et se laisse conter.

Lieu historique

Plus de 175 ans ont passé et, sentinelle indestructible, tu veilles toujours face à la cascade de Balfour. Le temps semble t’avoir épargné. Dans ta robe blanche, nulle trace de rides et pourtant tu as connu bien des changements. En 1834, quand l’inspecteur général John Lloyd décida de te concevoir, il te fut donné le nom de Llewellyn Castle, puis tu fus baptisé la Tour blanche. Après ta donation par Dorothy Rouillard au diocèse de Port-Louis, les moines bénédictins qui s’étalèrent dans ta tour, en 1979, te confèrent le nom de Mont Thabor, en hommage à l’un des monts les plus célèbres de Galilée, en Israël, là où il est dit que Jésus reprit courage dans sa mission. Aujourd’hui encore, tu gardes précieusement ce nom, et même si, souvent, nous t’appelons affectueusement Le Thabor, tu ne t’en offusques pas. Durant ces nombreuses années, tu as côtoyé des personnages célèbres dont le naturaliste britannique Charles Darwin (1809-1882) et le pape Jean-Paul II (en octobre 1989), entre autres. Tu es aujourd’hui décrété Centre de formation et tu abrites en permanence trois prêtres. Comme pour briser ta monotonie, c’est vers toi que chaque année convergent des centaines de personnes lors de la traditionnelle marche de charité, Amene to blok. Ta salle de conférences qui peut contenir une cinquantaine de personnes est ouverte aux entreprises. Pour réserver, il suffi t de s’adresser au responsable au 464 3198.

Jardin endémique

Cela fait un an et demi que tu es pris en charge par le père Gérard de Fleuriot. Amoureux de la nature, il a décidé de faire revivre ton jardin. Ton jardin ! Petite merveille de la nature, en avons-nous parlé ? C’est sur une propriété de cinq arpents que tu prends tes assises. Ton jardin composé d’une belle pelouse offre un spectacle de calme et de tranquillité interrompu seulement par le murmure continu de l’eau. Un cadre qui invite à l’évasion et à la méditation.

Aux arbres indigènes que contient ton jardin, le père Gérard de Fleuriot a ajouté une centaine de plantes endémiques. Le camphrier, l’ébène noir, le bois makak, le teck ou encore le bois de boeuf embellissent ton jardin. Grand soin est pris de ces plantes rares. Ainsi le tambalacoque, espèce fragile, est protégé du soleil grâce à des feuilles de latanier séchées plantées autour de lui. Une partie des terres à l’orée de la cascade a été déboisée et réservée à la culture de plantes endémiques. Dans ce paysage vert, tu te plais à donner la vie à des arbustes de couleurs. Un peu plus de rouge par-ci, un brin de jaune par-là. Ton écrin de verdure s’enrichit, ce qui te rend encore plus précieux.

Vers l’autosuffisance

Le père Gérard de Fleuriot a aujourd’hui un rêve : te rendre autosuffisant. Mais qu’il est long, le chemin à parcourir avant que ce rêve ne devienne réalité. Ton rôle donc ne se cantonnera plus à être sentinelle, il te faudra dorénavant produire. Et produire quoi ? Dans un premier temps, ce que tu as toujours fait, c’est-à-dire le miel. Déjà tu abrites une vingtaine de ruches. Et puisque tu ne veux qu’aucun mal ne soit fait à tes visiteurs, tu les as disposées bien au fond de ton jardin dans un endroit frais, à côté du cours d’eau, là où les abeilles travaillent en paix sans que rien ni personne ne viennent les déranger. Le miel produit reflète bien la douceur qui t’entoure. Il est récolté à chaque saison par un spécialiste qui le traite. La saison des baies roses a déjà pris fi n, tu attends tranquillement celle des fleurs de letchis.

Ton potager renferme, de surcroît, une bonne variété de légumes. Vel Veeren qui s’occupe de ton jardin depuis 18 ans s’attèle aujourd’hui à faire pousser des légumes dans ton potager. Les pesticides sont servis avec parcimonie, le jardinier préférant s’en référer à la nature. Mais ta terre généreuse protège les jeunes pousses et rien ne meure. Le romarin à profusion se fait bordure. Le poivron, les carottes, les courgettes remplissent les corbeilles et sont utilisés dans tes cuisines. Le miel et les légumes superflus sont vendus aux quelques privilégiés à qui tu veux bien ouvrir tes portes.

Mais de grands projets trottent dans la tête du père Gérard de Fleuriot, il compte agrandir ton potager pour que tu puisses produire davantage. Et pour que tu deviennes vraiment autonome, il ambitionne de générer de l’électricité. Tout en hauteur et la cascade à vol d’oiseau, tu te prêtes volontiers à ce projet. Pendant ce temps, tu te laisses aller à vivre paisiblement en contemplant au loin l’horizon qui s’étale à tes pieds.