Publicité

CT Power revient : la centrale d’Albion devrait créer Rs 825 millions de valeur ajoutée

22 juin 2010, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

CT Power revient : la centrale d’Albion devrait  créer Rs 825 millions de valeur ajoutée

Le projet de CT Power de construire une centrale électrique brûlant du charbon d’une puissance de 110 mégawatts à Pointe-aux-Caves continue à avancer. Les promoteurs se battent pour obtenir le feu vert des autorités.

Ils viennent de soumettre une étude supplémentaire d’impact environnemental pour tenter de satisfaire les recommandations faites par le ministère de l’Environnement suite à la soumission d’un premier rapport en avril 2007.

Dans le nouveau document soumis, les promoteurs estiment que la valeur ajoutée générée par la centrale sera à peu près égale aux bénéfices avant impôt de la compagnie opérant la centrale. La valeur ajoutée créée par la compagnie devrait croître entre la sixième et la seizième année d’exploitation, atteignant un maximum de Rs 825 millions ($ 25 millions) au bout de cette période.

Par la suite, la centrale devrait générer moins de valeur ajoutée en raison de la fin de certains éléments du tarif auquel le CEB achètera son électricité.

Mais il n’y a pas que les bénéfices économiques qui comptent. Les promoteurs se disent prêts à un effort financier additionnel de Rs 1,2 milliard pour répondre aux recommandations faites par le ministère de l’Environnement.

Parmi les mesures préconisées par les autorités dans le cadre du développement de cette centrale, figure la provision d’un procédé pour convertir en parpaings (blocks), utilisables dans l’industrie du bâtiment, les cendres de charbon obtenues dans le processus de production d’électricité.

Pour ce qui est de la qualité de l’air, les promoteurs soutiennent qu’une cheminée de 110 mètres de haut devrait suffire pour garantir que les normes concernant la qualité de l’air soient respectées. Il n’y aura pas d’épaisses fumées, blanches ou noires, émises par la cheminée, assurent les promoteurs.

La fumée relâchée par la cheminée pourrait contenir des traces de fines particules, du soufre, du nitrogène, de la chlorure d’hydrogène et une petite quantité de dioxine et de métaux lourds. Toutefois, cela ne comportera aucun risque pour la santé, assurent les promoteurs.

«L’impact sur la santé serait si petite que rien ne pourra être détectée même à travers une étude épidémiologique dans les environs immédiats de la centrale pendant et après sa période d’opération», ajoutent-ils, confiants.

Toutefois, l’impact de la centrale sur le paysage sera visible, comme le nez au milieu de la figure. Les touristes du Club Med d’Albion, les habitants de ce village, les usagers de la route menant à Pointe-aux-Caves ne pourront éviter de voir la centrale thermique. Elle sera éminemment visible dans un rayon de 4 à 5 kilomètres, admettent les promoteurs.

Mais, ajoutent-ils, il y a peu de risque que la présence de la centrale cause la fermeture du Club Med d’Albion située à 5 kilomètres de la centrale.

«On s’attend à ce que la présence de la centrale ait un impact négatif, même minime, sur les clients potentiels de l’hôtel, notamment ceux qui arrivent ne sachant pas qu’il y a une centrale électrique. Mais il nous semble improbable que cet impact négatif sera assez forte pour causer la fermeture de cet hôtel», soutiennent les promoteurs.

Ils rappellent qu’un autre projet d’hôtel, Insignia Leisure Hotels, attend le feu vert des autorités pour s’implanter à 3,5 kilomètres du site de la centrale. Il serait étonnant que les promoteurs de cet hôtel ne sachent pas qu’il y a un projet de centrale thermique dans la même région, ajoutent-ils.

Toutefois, selon nos informations, ce projet hôtelier près du centre de recherches d’Albion ne fait pas l’unanimité et suscite des interrogations quant à la «qualité touristique» du site choisi.

Pour en revenir à la centrale, le nouveau document déposé au ministère de l’Environnement fait ressortir qu’une étude en 2001 avait identifié Montagne-Jacquot comme un des trois sites potentiels pour la construction d’une centrale à charbon.

Néanmoins, le ministère avait émis des réserves par rapport à la réduction des opportunités économiques liée à un développement touristique en raison de la présence d’une centrale électrique dans le paysage. Le développement foncier devrait également en pâtir. L’impact d’une forte concentration de main-d’œuvre étrangère dans la communauté, le bien être des travailleurs durant la période de construction et les effets secondaires des pertes d’emplois à la fin de la construction, sont autant de préoccupations.

Le ministère de l’Environnement s’était également posé la question de savoir si un développement touristique n’aurait pas été plus judicieux pour la région concernée.

A ces questions, les promoteurs répondent que durant la première et la troisième année de construction, 400 travailleurs locaux trouveront de l’emploi sur le chantier. Durant la deuxième année, qui sera la plus intensive, 500 Mauriciens pourront y trouver de l’emploi.

Des emplois indirects seront également générés. Le commerce dans la région bénéficiera de ce gros chantier. Ce dernier argument semble être contradictoire par rapport à un autre argument à l’effet que la main-d’œuvre étrangère ne sera pas autorisée à visiter les localités de la région que ce soit pour le «recreation, shopping or any other activities». Ce sera le mur de Berlin. Alors comment est-ce que le chantier profitera aux commerces des régions avoisinantes ?

A partir de son entrée en opération, la centrale devrait employer une soixantaine de locaux, chiffre qui grimpera à 150 au fur et à mesure. Les travailleurs étrangers devront former graduellement la main-d’œuvre locale mais aucun calendrier n’a été fixé pour la prise en charge de la centrale par des mauriciens. Tout dépendra du succès du programme de formation.