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CT Power: l’opposition soulèvera de «grosses coïncidences» à la rentrée parlementaire

21 mars 2013, 18:16

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CT Power: l’opposition soulèvera de «grosses coïncidences» à la rentrée parlementaire

La première séance parlementaire de cette année sera l’occasion pour l’opposition de revenir sur les tractations autour de «CT Power». Axées sur les pouvoirs de la «National Energy Commission», les questions devraient déboucher sur l’«Utility Regulatory Act».

 

De nouvelles interrogations planent sur le projet de centrale à charbon de CT Power. Dès la reprise des travaux parlementaires, le mardi 26 mars, le député du Mouvement militant mauricien (MMM), Joe Lesjongard, compte interroger le ministre des Services publics, Rashid Beebeejaun, sur les pouvoirs de la National Energy Commission (NEC). Cette instance évolue, jusqu’à présent, dans un vide juridique.

 

Mais, le vice-Premier ministre devra ensuite répondre à des questions supplémentaires concernant CT Power. L’opposition s’interroge sur d’étranges «coïncidences» qui entourent le partenariat entre le Central Electricity Board (CEB) et la firme malaisienne CT Power.

 

En effet, c’est en avril 2006 que le CEB exprime son intention d’aller de l’avant avec l’installation de trois moteurs, utilisant les dernières technologies, en vue de produire 50 MW d’électricité. S’ensuivent des consultations entre le CEB et le gouvernement pour la construction d’une centrale fonctionnant au charbon et à la bagasse, à Pointe-aux-Caves, Albion.

 

A savoir que l’Etat mauricien était en discussion, parallèlement, avec l’Union européenne. Cela, afin de permettre aux propriétaires d’usines sucrières d’augmenter leur participation dans le secteur de la production d’énergie.

 

Toutefois, une des plus flagrantes coïncidences c’est que le CEB reçoit une proposition pour la construction d’une centrale à charbon, sans l’avoir sollicité, de la part des promoteurs de CT Power, quelques semaines plus tard par l’intermédiaire du Board of Investment (BOI). Le projet proposé est presque similaire à celui présenté par le CEB.

 

C’est d’ailleurs cet argument qui est utilisé par les membres de l’opposition qui soupçonnent que la firme CT Power était en présence d’informations internes du CEB.

 

L’autre fait qui laisse planer le doute sur le projet de CT Power, c’est que le CEB est censé analyser des projets et voir s’ils seront bénéfiques à la population. C’est ce que fait cet organisme alors qu’il est également partenaire dans l’affaire.

 

«Comment explique-t-on ce partenariat ? D’un côté, cette firme viendra faire des profits. De l’autre, le CEB, dans son plan stratégique, vient affirmer que son objectif est de pourvoir l’électricité à moindre coût», souligne Joe Lesjongard, en ajoutant que c’est grâce au site déjà identifié par le CEB pour CT Power que l’opérateur détient 26 % d’actionnariat.

 


Selon les clauses de l’Utility Regulations Act, une instance indépendante aurait dû être créée, depuis 2009, afin de veiller à ce que l’intérêt des consommateurs soit pris en considération dans les projets de production énergétique. «Nous sommes en 2013 et cette instance n’a toujours pas été mise en place et le CEB continue à agir en tant que juge et partie», soutient Joe Lesjongard.

 

D’ailleurs, l’objectif d’une telle instance aurait été d’assurer la mise en vigueur des politiques énergétiques du gouvernement. Comme l’a souligné Dev Manraj, président de la NEC, «cela n’a jamais été le rôle du CEB de décider des politiques énergétiques du gouvernement».