Publicité

Crise malgache: face-à-face crucial Rajoelina-Ravalomanana

26 juillet 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Crise malgache: face-à-face crucial Rajoelina-Ravalomanana

Le président malgache déchu Marc Ravalomanana et celui qui l''''a renversé en 2009, le président de la Transition Andry Rajoelina, se sont rencontrés mercredi sur un îlot isolé des Seychelles, pour un face-à-face présenté comme crucial pour sortir Madagascar de trois ans de grave crise politique.

Aucun détail n''a filtré sur un éventuel "accord définitif" entre les deux hommes, décisif pour l''avenir politique de la Grande Ile et que les médiateurs appelaient de leur voeux.

Le président sud-africain, Jacob Zuma, et son homologue seychellois, James Michel, qui assistaient tous deux à l''entretien, sont revenus mercredi soir sur la principale île des Seychelles, Mahé. Ils n''ont pas dit un mot à la presse.

MM. Zuma et Michel président respectivement la "troïka" de la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC), l''organe de défense de l''organisation régionale, et la Commission de l''océan Indien (COI).

Selon le secrétaire général du ministère seychellois des Affaires étrangères, Maurice Lousteau-Lalanne, MM. Ravalomanana et Rajoelina se trouvaient encore mercredi soir sur l''îlot de Desroches, où avait été organisée la rencontre. Ils devaient, selon la même source, rejoindre Mahé ce jeudi matin.

Des sources concordantes à Victoria avaient pourtant plus tôt déclaré à l''AFP que M. Rajoelina, âgé de 38 ans, avait déjà quitté l''archipel mercredi vers 15H00 ( heure de Maurice) pour regagner Madagascar.

Aplanir les désaccords

MM. Rajoelina et Ravalomanana s''étaient déjà rencontrés depuis la prise du pouvoir par le premier, mais avaient toujours évité tout face-à-face direct.Plusieurs accords signés par les deux principaux protagonistes de cette crise n''ont jamais permis de trouver une issue. La signature, en septembre 2011, d''une "feuille de route" vers une sortie de crise n''a notamment débouché sur aucun progrès notable.

Les médiateurs espéraient que le face-à-face inédit de mercredi, à l''abri des médias et sans les autres mouvances politiques malgaches, sur une petite bande de terre d''à peine 3 km2, isolée dans l''océan Indien à 230 km de Mahé, permettrait aux deux principaux protagonistes de la crise d''aplanir enfin leurs différends.

La crise politique, née de la prise de pouvoir de M. Rajoelina alors maire d''Antananarivo, lors d''une révolte populaire début 2009, s''est depuis doublée d''une grave crise économique et sociale.La SADC a fait pression sur MM. Rajoelina et Ravalomanana pour qu''ils parviennent à un "accord final" d''ici au 31 juillet, sous peine de désavouer le responsable d''un éventuel échec, qui se retrouverait de fait isolé du processus de sortie de crise.

Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina devaient notamment tenter de lever les blocages entravant l''organisation des élections censées mettre un terme à la transition à Madagascar, dont le calendrier sera publié le 1er août.

La principale pierre d’achoppement

Parmi les principales pierres d''achoppement: le retour au pays de M. Ravalomanana, 62 ans, exilé en Afrique du Sud depuis sa chute, ses démêlés avec la justice et la question des candidatures à la future présidentielle, annoncée pour mai ou juin 2013.

Marc Ravalomanana a toujours fait part de son intention de rentrer à Madagascar pour se présenter. Mais il a été condamné aux travaux forcés à perpétuité par contumace, après la mort de plusieurs dizaines de manifestants abattus par sa garde présidentielle en 2009, des crimes exclus d''une loi d''amnistie récemment votée.Les autorités malgaches ont averti qu''il serait arrêté à son arrivée s''il rentrait au pays.

(Photo : Réunion tripartite entre Andry Rajoelina (g), Marc Ravalomanana (d) et James Mitchel, le président des Seychelles, le 24 juillet 2012 à Victoria|, Mahé).

(Source : AFP)