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Crise en Tunisie: les islamistes font un pas vers le dialogue

8 août 2013, 07:27

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Crise en Tunisie: les islamistes font un pas vers le dialogue

Les islamistes au pouvoir en Tunisie ont annoncé mercredi accepter la suspension de la Constituante et vouloir des pourparlers après une manifestation massive d'opposants et deux semaines d'une crise politique déclenchée par l'assassinat d'un député.

 

Le parti Ennahda a dit qu'il se soumettait à la décision du président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, un allié laïque des islamistes, de geler les travaux de la Constituante jusqu'à l'ouverture de négociations avec les opposants au gouvernement.

 

"En dépit de nos réserves (...) sur cette initiative, nous espérons qu'elle servira de catalyseur pour que les adversaires politiques s'assoient à la table du dialogue", a annoncé le chef du mouvement, Rached Ghannouchi.

 

Le parti islamiste souhaite une "solution consensuelle en cette période sensible" et se dit favorable "à la formation d'un gouvernement d'union nationale comprenant toutes les forces politiques convaincues de la nécessité d'achever le processus démocratique".

 

Ennahda fixe aussi un calendrier de reprise des travaux de l'ANC, exprimant le v?u que la Constitution et la loi électorale soient adoptées "avant fin septembre 2013" et que des élections soient organisées "avant la fin de l'année".

 

Cette annonce intervient au lendemain d'une manifestation de dizaines de milliers de personnes réclamant la démission du gouvernement, jugé responsable de l'essor de la mouvance jihadiste accusée de l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd le 6 février et du député Mohamed Brahmi le 25 juillet.

 

La manifestation était organisée par une coalition hétéroclite d'opposition sans programme politique commun clair, allant de l'extrême gauche au centre droit et soutenue par les partenaires sociaux.

 

Les opposants ont refusé l'idée d'un gouvernement d'union dirigée par Ennahda et militent pour un cabinet de technocrates, mais il existe des désaccords. La puissante centrale syndicale UGTT et le patronat Utica ne veulent pas d'une dissolution de l'ANC.

 

Jusqu'à présent, Ennahda, arguant de sa légitimité issue de l'élection de la Constituante en octobre 2011, proposait une coalition élargie, un scrutin le 17 décembre, et évoquait un vague projet de référendum de sortie de crise, difficile à mettre en place faute de Constitution et de loi électorale deux ans et demi après la révolution.