Un ancien pilote de la South African Airways révèle que les boîtes noires de l’avion qui s’est abîmé en mer au large de Maurice il y a vingt-quatre ans ont été manipulées. Ce qui relance les interrogations sur l’accident.

C’est un feuilleton à rebondissements multiples. Vingt-quatre ans après le crash du Boeing 747 Helderberg à 160 kilomètres au nord-est de Maurice et qui a coûté la vie à 169 personnes, dont deux Mauriciens, un ex-pilote de la South African Airways (SAA) vient lever le voile sur ce qui est advenu des fameuses boîtes noires.

Le pilote, Clair Fichardt, a révélé à la presse sud-africaine qu’un de collègues récemment décédé, James Deale, lui a confié avoir remis les enregistrements du cockpit au directeur des opérations et au Chief Executive Officer (CEO) de la SAA, Mickey Mitchell et Gert Van der Veer peu après le crash. Ces derniers auraient alors manipulé les enregistrements afin que l’origine de l’accident demeure un mystère.

L’avion venait de quitter Taipeh, Taiwan, un jour de novembre 1987 quand il s’est abîmé en mer après qu’un incendie s’y est déclaré. Il devait faire une escale à Plaisance avant de rejoindre Johannesburg. Beaucoup a été dit sur la supposée cargaison illicite qu’aurait transportée le Boeing pour le compte du régime d’apartheid.

Gert Van der Veer avait été convoqué devant la Commission Justice et Vérité après l’élection de Nelson Mandela mais il n’a jamais vraiment dit sur ce qui était advenu de ces enregistrements.

Des commissions d’enquête avaient été nommées en Afrique du Sud pour faire la lumière sur le crash. En 2001, une unité d’élite de la police sud-africaine avait mis à jour les conversations des pilotes : ils évoquaient la présence de produits pour la fabrication de bombes à bord de l’avion.

A l’annonce des révélations de Clair Fichardt, les proches des victimes demandent que l’ancien CEO de la SAA dise une fois pour toutes la vérité sur ce qui est advenu des enregistrements du Heldelberg.