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Crèches : Et pourtant tout est prévu pour que la sécurité des enfants soit assurée…

6 mars 2011, 00:00

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Crèches : Et pourtant tout est prévu pour que la sécurité des enfants soit assurée…

L’incident survenu récemment à l’établissement Le Nid, où deux bébés ont été maltraités, met les crèches sous les projecteurs de l’actualité. Comment fonctionnent ces institutions ? Quelles sont les normes qui les régissent? Quelle est la formation du personnel avant qu’il n’entre en opération ? Incursion dans ces instituts, berceaux des tout-petits.


12h30. C’est l’heure du dodo ! Après avoir joué dans la matinée, cinq bébés, repus après le déjeuner, dorment à poings fermés dans leur salle de repos. Régine, 53 ans, la directrice d’une crèche à Vacoas, jette un coup d’œil pour s’assurer qu’ils se sont bien endormis. «Tout à l’heure, à leur réveil, nous allons organiser des jeux et d’autres activités jusqu’à l’arrivée de leurs parents», explique-t-elle.

Cela fait cinq ans qu’elle s’occupe des tout-petits alors que leurs parents sont au travail. «Nous accueillons les enfants de 7h30 à 17h30. Ce sont les heures d’ouverture officielles fixées par les autorités», confie la gérante de la crèche.
Comme Régine, de nombreuses personnes se destinent à la prise en charge des petits à travers les crèches. Au total, il y a en a 264, recensés par le ministère de l’Egalité des Genres, du Développement de l’Enfant et du Bien-être de la Famille, jusqu’en janvier 2011.

Sylvette Paris-Davy dirige celle de Bethléem, sise à Port-Louis depuis 1979. «Quand les enfants arrivent chez nous le matin, ils ont déjà eu leur bain et pris leur petit-déjeuner. Les parents déposent leurs effets personnels et les récupèrent dans l’après-midi. Nous nous occupons des enfants âgés de 3 mois à 3 ans, répartis en trois groupes. D’abord les tout-petits, de 3 mois à un an, d’un an et demi à deux ans et finalement, deux ans à trois ans», explique la directrice de la crèche Bethléem.
Ces critères au niveau de l’âge ainsi que les infrastructures sont régies par des lois précises. En fait, pour qu’une crèche puisse opérer, elle doit impérativement être enregistrée auprès du ministère de l’Egalité des Genres, du Développement de l’Enfant et du Bien-être de la Famille. Ce n’était pas le cas de la crèche Le Nid à Quatre-Bornes où deux enfants ont été agressés par une gouvernante. Ces règlements sont stipulés dans l’Institution for Welfare and Protection of Children Regulations 2000, placés sous le Child Protection Act.

«Chaque institut doit remplir une demande d’enregistrement et satisfaire tous les critères nécessaires, mentionnés dans les règlements. Cette application doit être effectuée auprès de la Early Childhood Development Section, qui tombe sous la Child Development Unit (CDU)», confie une responsable du ministère.

Ce sont des auxiliaires en puériculture qui s’occupent des enfants dans les crèches. «A Maurice, il n’y a pas de puéricultrices. Pour exercer ce métier, il faut être infirmière. Ici, nous avons des auxiliaires en puériculture», affirme la directrice de Bethléem. La loi prévoit un ratio spécifique pour les auxiliaires et les enfants. Par exemple, pour les bébés de 3 mois à 1 an, il faut une auxiliaire pour 4 enfants.

Pour ceux âgés d’un à deux ans, c’est une auxiliaire pour 6 enfants et finalement, pour les petits de deux à trois ans, une auxiliaire doit s’occuper de 10 enfants. Mais le taux varie selon les crèches. Certaines préconisent un plus grand nombre selon le groupe d’enfants et ont une auxiliaire de réserve en cas d’absence.

Quels sont les critères et qualités exigés dans cette profession ? Les responsables sont unanimes. D’abord, c’est une question de vocation. «Il faut aimer ce métier aimer travailler avec les enfants», souligne Doris Bastien-Sylva. Ces propos sont rejoints par la responsable de Bethléem. «C’est une question de dévotion avant tout. Puis, au niveau académique, nous demandons un niveau d’éducation de Form IV à V. Mais si les personnes ont complété jusqu’à la Form III et démontrent une attitude positive, et peut assurer le service, et dispose de la formation adéquate, elle peut être recrutée», explique-t-elle.
La formation justement est assurée par plusieurs établissements à Maurice. La crèche Bethléem, par exemple, dispose aussi d’une école de formation en auxiliaire en puériculture. «La formation dure un an et inclut un stage pratique», ajoute-t-elle.
L’institut Charles Telfair dispense aussi des formations dans ce domaine. Selon Karuna Chooramun, de la Child Development Unit (CDU) du ministère de l’Egalité des Genres, du Développement de l’Enfant et du Bien-être de la Famille, il existe un Foundation Course de six mois en Early Childhood Programme, en collaboration avec le Mauritius Institute of Education (MIE). De 2000 à 2009, 900 personnes, incluant les auxiliaires et les managers des crèches ont été formées. La pratique est aussi un atout pour exercer ce métier.

Outre la formation de base, le personnel doit aussi connaître les consignes de sécurité et d’évacuation du bâtiment, en cas d’incident. D’après les règlements, le responsable de la crèche doit satisfaire tous ces critères en soumettant sa demande de licence.

Cette demande doit être suppléée par plusieurs documents, soit le permis du bâtiment des administrations régionales, le Fire Certificate, un certificat de moralité, des certificats médicaux des membres du personnel et de Food Handlers dans les crèches où les repas sont préparés. Si les autorités trouvent que la crèche est en conformité avec les règlements, l’établissement bénéficie d’un permis d’opération valable pour deux ans. Pendant cette durée, des inspections sont effectuées par les officiers du ministère.

«Ces contrôles étaient effectuées mais maintenant, elles seront plus régulières avec 18 équipes de trois personnes chacune. Ce sera le rôle de la Flying Squad, placée sous la responsabilité de la CDU, d’attester du respect des normes dans les crèches», déclare Karuna Chooramun.

Si pendant les visites, les officiers trouvent que les normes de sécurité ne sont pas respectées, la licence peut être suspendue. Dans ce cas, le responsable de la crèche aura un délai afin d’apporter les amendements nécessaires pour se conformer aux exigences et répondre aux normes. Au cas contraire, la licence peut être révoquée.