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CPE: ces syndicats d’instituteurs conservateurs qui refusent tout changement

23 avril 2009, 12:00

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CPE: ces syndicats d’instituteurs conservateurs qui refusent tout changement

La rencontre entre le ministre de l''''Education et les partenaires du secteur pour discuter du Certificate of Primary Education risque d''être un échec. Les syndicats d''instituteurs abordent la réunion avec scepticisme.

Il faut croire que certains syndicats ne changeront jamais fusil d’épaule. Tant ils sont rattachés au statu quo. C’est ainsi que la GTU et la GHTU craignent que le forum du 23 avril 2009, ayant pour thème «Réforme du Certificate of Primary Education (CPE)/Evaluation continue», et présidée par Vasant Bunwaree, ne soit une tentative d’abolition du CPE. A laquelle, ils comptent bien s’opposer.

«Vinod Seegum a déjà annoncé la couleur en insistant sur le maintien du CPE avec des améliorations attendues. Il croisera inexorablement le fer avec le ministre de l’Education, Vasant Bunwaree, et ses lieutenants… Vinod Seegum sera intransigeant et ne fera aucune concession. Si le ministre veut commettre un suicide politique en prônant l’abolition du CPE, libre à lui…», énonce la circulaire de la Government Teachers’ Union (GTU), qui est présidée par Vinod Seegum.

Ce dernier n’est pas le seul à mener des combats d’arrière-gardes…

Il a, en effet, le soutien de la Government Hindi Teachers’ Union (GHTU). Chez cette dernière également le ton ne s’adoucit guère. Au contraire, ce syndicat formule de nombreuses interrogations. «Nous avons ceci à dire: est-ce que l’abolition des examens fera plus de justice aux enfants du primaire? Est-ce que les examens ne sont pas les meilleurs moyens de sélection? Est-ce que l’évaluation continue ne serait pas plus subjective par rapport aux examens?», demande Suttyhudeo Tengur, président de la GHTU.

Et d’ajouter, «il est important de souligner que les examens demeurent le meilleur moyen de sélection sans porter préjudice à qui que ce soit». Sauf peut-être à l’enfant mauricien…

«Un rapport de la Banque Mondiale (Technical Paper No. 165 intitulé ‘Using Examinations to Improve Education) estime, après étude dans 14 pays d’Afrique, que ‘les examens occupent un rôle clé dans les systèmes éducatifs de ces pays’. Les auteurs estiment que l’examen demeure ‘un système de sélection qui est perçu comme juste et équitable et qu’il permet de rehausser le niveau d’éducation dans ces pays», soutient-il.

Interrogé, ce 22 avril, au sujet de cette idée d’abolition du CPE, le ministre de l’Education Vasant Bunwaree, perplexe, s’écrie: «Mais qui a parlé d’abolition du CPE? Ce forum a pour but, en partie, de discuter de l’évaluation continue. Je ne crois pas que juger l’élève pour un an, sur la base d’un examen, pendant une heure, un jour, à la fin de l’année soit une bonne chose. Et si ce jour-là, il est malade, les résultats seront faussés. Je veux donner un ‘weightage’ à l’évaluation continue», affirme-t-il.

L’actuel ministre de l’Education, tout comme ses prédécesseurs, ont souvent essayé de «toucher» au CPE. Mais le fait demeure que les lobbies de la sélection à outrance et du bâchage ont toujours eu le dernier mot. Et les ministres ont toujours cru qu’en prenant des chemins de traverse, ils parviendront à une forme de modification du CPE. Mais jusqu’ici, les forces du statu quo ont toujours eu le dernier mot.

Alors le forum «Réforme du Certificate of Primary Education (CPE)/Evaluation continue» ne sera-t-il question que d’un autre exercice cosmétique…