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Cours d’acrobatie: Sur la corde raide avec Shaheen Saliahmohamed

24 janvier 2014, 14:50

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Cours d’acrobatie: Sur la corde raide avec Shaheen Saliahmohamed

Après avoir parcouru le monde, l’acrobate revient avec le projet d’ouvrir une école de cirque. Shaheen Saliahmohamed dit vouloir lancer «un art qui n’existe pas».

 

Un mouvement gracieux du bras prolongé par un port de tête altier. On sent les années de pratique au premier contact avec Shaheen Saliahmohamed. La spécialité de cette acrobate c’est la corde et les figures périlleuses de danse aérienne, suspendue à deux pièces d’étoffe, à huit mètres du sol. Après un parcours en dents de scie, à courir le monde, notre compatriote est de retour avec le projet d’une école de cirque.

 

«Je veux introduire un art qui n’existe pas», explique la jeunefemme, rencontrée lors d’uneséance d’entraînement, au Judo Hall, dans le complexe sportif situéen face de la piscine Serge Alfredà Beau-Bassin. «C’est éveiller le désir de la découverte.» Et sans doute surfersur la piste aux étoiles. Celle dusuccès des cirques quand ils font escale chez nous.

 

L’acrobate précise : «Nous allons dispenser des cours amateurs, nous ne prétendons pas être de grands formateurs.» Nous ? L’écolesera animée par l’acrobate et sonpartenaire Nicolas Ormazabal, unjongleur d’origine chilienne.Deux formateurs qui, pourl’heure, n’attendent qu’une dizained’élèves. Pas uniquementpour pouvoir leur dispenser uneformation taillée sur mesure, maisaussi pour veiller à leur sécurité.

 

«Malgré toutes les précautions que l’on peut prendre, les risques d’accidents sont là. Durant toutes ces années, j’ai vu beaucoup de choses. Par exemple, une acrobate qui, en exécutant un saut, n’ouvre pas correctement les jambes, qui se donne elle-même un coup et qui se casse le nez

 

Le but n’est pas d’effrayer, mais de prévenir les parents d’enfants de dix ans ou plus et qui sont intéressés par ce cours. Première condition : «Il faut que les élèves soient en bonne forme. Pas d’asthme. S’ils pratiquent déjà un autre sport ou, par exemple, la danse classique, c’est encore mieux. Les danseurs classiques ont déjà une telle discipline imposée à leur corps qu’ils apprennent le reste très facilement

 

C’est en Amérique latine que Shaheen Saliahmohamed bifurque de son cursus de sociologie. Alors qu’elle est étudiante à Glasgow, un programme d’échange avec l’université catholique de Santiago l’envoie au Chili. «Un jour, en mepromenant dans un parc, j’ai vu desgens qui jonglaient. C’était des gens ordinaires,comme vous et moi. J’ai vu que ce n’était pas aussi inaccessible que cela en avait l’air à la télévision

C’est aux côtés de Nicolas Ormazabal (ci-dessus), que Shaheen Saliahmohamed animera l’école de cirque qu’elle ouvrira.

 

«Enfermée dans un système»

 

À l’époque, Shaheen a 19 ans. Elle réfléchit sérieusement à son avenir. D’autant plus qu’elle se sent «frustrée d’être enfermée dans un système académique». Une «crise» qui motivera une décision «hippie», dit-elle en mimant de gros guillemets avec les doigts.

 

Après quelques cours d’acrobatie au Chili, la jeune fille a vent d’une opportunité en Israël ; celle de travailler pour une organisation non gouvernementale tout en poursuivant sa formation. Quelle a été la réaction de ses parents ? La jeune femme sourit, avec un soupçon d’embarras. «Ils ont éventuellement accepté et m’ont soutenue», lâche-t-elle.

 

Nous sommes en 2008. Direction le Sandciel Dance Centre à Kibbutz Yakum. Elle fréquente en même temps l’Israel Circus School. Deux ans de formation, avant de reprendre la route pour le Scuoladi Circo Flic de Turin. Après plusieurs spectacles au Mexique, dont un numéro de danse aérienne lors de la cérémonie d’ouverture de l’UEFA Champions League Trophy Tour, Shaheen Saliahmohamed rentre au bercail. Avec des cours de deux heures disponibles entre Rs 800 et Rs 2 000.