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Costa Concordia : l’épave glisse et les recherches suspendues

21 janvier 2012, 00:00

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L''''immense épave du paquebot Costa Concordia a de nouveau glissé le vendredi 20 janvier sur le fond marin près de la côte de l''île de Giglio, en Toscane, contraignant les sauveteurs à suspendre une nouvelle fois leurs plongées dans le dédale de couloirs submergés.

Si, une semaine après le naufrage, les espoirs de retrouver des survivants sont presque réduits à néant, la perspective que le navire de 114.500 tonnes soit englouti accroît le risque que la catastrophe humaine ne se double d''une catastrophe écologique.

"A chaque heure qui passe, le bateau glisse d''environ quinze millimètres à la proue et de sept millimètres à la poupe. Ce n''est pas énorme mais cela doit être contrôlé", a indiqué le géophysicien Nicola Costagli, consultant pour la sécurité civile italienne, sur la chaîne SkyTG24.

Le paquebot se trouve actuellement dans environ vingt mètres d''eau. Ses réservoirs contiennent 2.380 tonnes de fioul lourd, soit le plein puisqu''il venait deux heures avant la collision d''appareiller pour une semaine de croisière en Méditerranée.
Si le navire sombre totalement et si ses cuves laissent échapper leur contenu, il pourrait s''agir du pire désastre écologique en Italie depuis le naufrage du pétrolier Amoco Milford Haven au large de Gênes en 1991.

Cette marée noire n''a été entièrement nettoyée qu''en 2008, et l''épave du pétrolier, qui transportait 144.000 tonnes de brut, repose toujours au fond de la mer, a rappelé Luigi Alcaro, responsable des urgences maritimes à l''agence italienne de l''environnement (Ispra).

"Si le Costa Concordia glisse encore et que le carburant commence à fuir dans l''eau, il pourrait falloir des années et des dizaines de millions d''euros pour venir à bout de la pollution", a-t-il estimé.

La quantité de carburant à bord du Costa Concordia correspond à ce qu''emporterait un petit pétrolier. Pour l''heure, les réservoirs semblent intacts.

POMPER LE CARBURANT
Le ministre de l''Environnement, Corrado Clini, a prévenu que même une fuite contenue serait fortement toxique pour la flore et la faune. Les environs de Giglio forment une réserve maritime naturelle réputée pour la limpidité de ses eaux, sa faune marine diverse et ses coraux.

C''est également un site de plongée sous-marine très prisé, avec plus de 700 espèces végétales et animales, dont des tortues marines, des dauphins et des phoques.

Selon Luigi Alcaro, le scénario le plus favorable serait que le navire se stabilise et que son carburant puisse être pompé.
La technique qui serait employée consisterait à forer un trou dans la coque près des réservoirs puis à chauffer le carburant très épais afin de le rendre plus fluide et de pouvoir l''aspirer.

"Cela pourrait se faire en environ un mois pour les treize réservoirs externes du navire. Mais il y a ensuite dix réservoirs internes, qui seront bien plus difficiles à atteindre", a-t-il ajouté.

En revanche, si le paquebot glisse plus profondément, il serait en fait préférable que les réservoirs se rompent et répandent leur contenu à la surface. "Ce serait évidemment la panique pendant quelques semaines, mais une marée noire de carburant serait plus facile à repérer et à récupérer. Le pire serait une fuite lente."

En avril 2007, le paquebot Sea Diamond avait sombré en Grèce au large de l''île de Santorin. Son carburant s''était écoulé durant trois ans au rythme d''une trentaine de kg par jour, a-t-il rappelé.

Le tourisme est la principal activité à Giglio, dont les habitants redoutent par dessus tout une catastrophe de ce type.
"S''il y a une grande marée noire, autant tout fermer, jeter la clé et revenir dans dix ans", dit Massimiliano Botti, propriétaire du restaurant Porta Via le long du quai de l''île.

REUTERS Photo REUTERS/Paul Hanna