En marge de son budget, le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, rencontre les représentants syndicaux ce mardi 21 septembre. Partagés entre l’espoir et le scepticisme, ils se préparent à défendre leurs propositions.

«Le ministre Pravind Jugnauth a toujours, dans ses discours, parlé de justice sociale. Il a, d’ailleurs, beaucoup critiqué la politique économique de Rama Sithanen. Il a même soutenu certaines revendications, il n’y a pas si longtemps de ça. Donc, nous nous attendons à un budget davantage tourné vers le social que ce que nous avons connu ces dernières années», espère Toolsyraj Benydin.

Pour Radakrishna Sadien, il est trop tôt pour juger de la volonté de Pravind Jugnauth d’apporter un réelle changement à la société. «Il faut attendre la lecture du budget pour savoir si nos propositions auront été retenues et si le nouveau ministre des Finances se différencie de son prédécesseur», explique le président de la GSEA.

Toutefois, le syndicaliste salue l’initiative de Pravind Jugnuth de renouveler avec cette tradition de consultation directe avec les représentants des travailleurs. «Au moins, il a le courage de rencontrer les syndicats contrairement à son prédécesseur, Rama Sithanen. Mais il y a un risque que cela devienne un bazar vue le nombre d’invitations qui ont été lancées pour la session de travail de ce mardi», craint Radakrishna Sadien.

Le porte-parole de la CSG-Solidarité, Ashok Subron, ne cultive pas d’énormes espoirs pour ces consultations. Il reste septique et ne s’attend pas à de grands changements dans la politique économique de ce gouvernement. Il va même plus loin en qualifiant l’approche de Pravind Jugnauth de «pâle copie de ce à quoi nous avait habitués Rama Sithanen».

«Nous sommes sceptiques quant à la volonté et au courage du nouveau ministre des Finances à s’embarquer dans une vision avant-gardiste de la politique économique. Surtout quand nous regardons les deux documents officiels, soit l’Economic Restructuring and Competitiveness Program (ERCP) et le document qu’a fait circuler le secrétaire financier, Ali Mansoor, pour définir les paramètres budgétaires. A quelques nuances près, ce n’est que du ‘‘Sithananisme’’ tout craché», s’insurge Ashok Subron.

Quoi qu’il en soit, les syndicalistes de différents bords ont déjà révisé leurs propositions respectives pour un dialogue qui ne s’annonce pas de tout repos. Les 14 fédérations et 6 confédérations syndicales invitées n’auront que dix minutes chacune pour exprimer les positions.