Cinquante-huit personnes ont déjà perdu la vie dans le naufrage d’un boutre reliant Grande Comore à Anjouan dans la nuit de lundi à mardi. Il y a plus de 70 rescapés.

Le premier bilan faisait état de 38 morts mardi, comme indiqué par lexpress.mu.

Quelles sont les causes de cet accident ? Certains des rescapés expliquent le drame par une panne des deux moteurs. Les conditions météo et la surcharge de l’embarcation ont aussi été déterminantes dans cette catastrophe. Le nombre exact de personnes à bord n’est pas connu des autorités. Ce qui complique les opérations de recherche.

Les Comoriens paient un lourd tribut à l’océan. Chaque année, des centaines d’Anjouanais disparaissent et périssent au cours des 70 km de la traversée entre Anjouan et Mayotte, partis de leur pays pour trouver une vie meilleure dans le département français de l’archipel. Dans la nuit de lundi à mardi, c’est entre la Grande-Comore et Anjouan que le drame s’est noué. Là aussi, la traversée est longue de 70 km. À bord du bateau qui assure la liaison, le Madjiriha, il y avait une majorité d’Anjouanais rentrant chez eux. Le port d’attache du boutre est Mutsamudu, la principale ville de la deuxième île de l’archipel.

Le bateau qui avait quitté le port de Moroni à 22 heures lundi soir. Un témoin a raconté à une journaliste du quotidien comorien  Al Watwan que vers 2 h du matin (dans la nuit de lundi à mardi), un des moteurs est tombé en panne. Puis que le deuxième moteur a, à son tour, rendu l’âme. Le boutre qui se trouvait à environ 8 km des côtes s’est alors mis à dériver jusqu’à ce qu’il heurte une roche. Signe que le bateau avait dérivé jusqu’au rivage de la Grande-Comore. Le boutre, chahuté par les vagues, s’est ensuite retourné et tous les occupants se sont retrouvés à la mer. Certains ont été projetés sur les roches.

Lors du premier problème moteur, la capitainerie a été alertée. Mais l’Autorité portuaire des Comores (APC) a répondu à Al Watwan sur ce point en expliquant que l’appel avait bien été reçu mais qu’un second message leur avait été envoyé pour dire que tout était rentré dans l’ordre. Néanmoins, un zodiac des garde-côtes s’est lancé à la recherche du boutre. Sans succès. C’est la lente dérive de l’embarcation qui a perturbé l’intervention des secours, selon Saïd Ahmed. Ce dernier  précise que l’état-major a demandé une enquête interne pour déterminer s’il y a eu des dysfonctionnements dans la mise en place des secours au sein des deux unités impliquées.

Immédiatement après le drame, des naufragés sont partis à la nage en direction de la principale île de l’archipel. Des rescapés ont réussi à atteindre les côtes et ont été secourus par des automobilistes qui les ont conduits à l’hôpital de Moroni. Mais c’est au petit matin (mardi)  seulement que les secours ont réellement été déclenchés. Mercredi, ils étaient toujours en cours. “Des plongeurs sont en train de chercher les gens qui seraient encore dans le bateau”, a expliqué le colonel Ismael Mogne Daho, chef des opérations de secours et de protection civile.

Deux bateaux ont été réquisitionnés auprès de particuliers pour mener à bien les opérations aux côtés des deux embarcations des garde-côtes. Deux autocars ont également été mobilisés pour acheminer les rescapés. Vers midi, mercredi, deux nouveaux naufragés en vie ont été localisés sur un rocher cerné d’eau sur lequel ils ont passé plus de trente heures.
Photo : Les recherches se poursuivent, mais les chances de retrouver des rescapés s’amenuisent.

Source : Le Journal de l’île de la Réunion